Michael Bolton – S/t

Sujet sensible que d'évoquer Michael Bolton dans des pages consacrées au heavy metal ou au hard rock. On veillera ici à écarter toute rancœur, regret ou sarcasme et à envisager le premier disque de Michael Bolotin enregistré sous le nom d'emprunt de Michael Bolton en tentant de faire abstraction du parcours du chanteur depuis Soul Provider (1989). Car la pochette ci-contre en témoigne : Bolton n'a pas toujours été un chanteur de variété américaine pour ménagères désœuvrées et délaissées. En 1983, avec cet album éponyme, Michael Bolton, au sortir de son expérience dans le groupe hard rock Blackjack aux côtés de Bruce Kullick, entamait un tournant musical qui se concrétisa par une réalisation essentielle du Hard FM. Appuyé par Mark Mangold à la composition et faisant appel à quelques pointures du genre (Aldo Nova ou le vieux comparse Bruce Kullick), Bolton avait jeté dans la balance tous les ingrédients pour réaliser un opus marquant.

Sans doute le plus heavy des trois albums AOR de Bolton, ce premier disque est aussi logiquement le plus fougueux, les guitares se faisant agressives et heavy, soutenues par des refrains punchy (« Fight for my Live »), sublimés par la voix déjà remarquable de Bolton. Chantant dans un registre moins soul que de coutume, Bolton s'avère parfait dans un cadre rock hard, soignant tout particulièrement des refrains aux chœurs somptueux, virils, puissants et mélodiques à la fois (le superbe « Hometown Hero » ou « Can't Hold On, Can't Let Go »). L'homme n'a pas rechigné même à empoigner la guitare pour quelques soli fins et travaillés (sur « Fools Game »). 

Il en ressort un disque de très haute volée, ouvert par un des tous meilleurs titres d'AOR jamais composés, le célébrissime « Fools Game » aux notes de clavier irrésistibles et à la perfection difficilement contestable, et clos par une ballade puissamment émotionnelle, « I Almost Believed You ». Un disque aussi traversé de gemmes scintillantes, aux éclats uniques : « She Did The Same Thing », « Hometown Hero », « Carrie ».

Imprégné d'émotion, de la personnalité et des espoirs de Bolton lors de son enregistrement, ce premier album devint très vite un incontournable, récompensé par un disque d'or tardif, mais qui laissa cependant Bolton insatisfait. Son disque suivant Everybody's Crazy se donnait pour objectif de porter la barre musicale à un niveau encore plus élevé. L'objectif pouvait sembler difficilement réalisable, et pourtant Bolton ne fut pas loin de réussir ce tour de force. 

Baptiste (9/10)

 

CBS / 1983

Tracklist : 1. Fools Game 2. She Did The Same Thing 3. Hometown Hero 4. Can't Hold On, Can't Let Go 5. Fighting for My Life 6. Paradise 7. Back In My Arms Again 8. Carrie 9. I Almost Believed In You

White Widdow – Serenade

En bon stakhanoviste du Hard FM, les australiens de WHITE WIDDOW reviennent déjà avec un nouvel album, moins d’un an après la sortie du premier opus (chronique ici). Pas sûr que ce soit vraiment une bonne nouvelle tant la musique proposée m’avait semblé datée et peu enthousiasmante. Et pourtant, on reprend les mêmes et on recommence. Mêmes ingrédients, même recette donc même goût. Voici donc à nouveau ces claviers très typés, avec un son à la « Jump » de VAN HALEN, servi à toutes les sauces jusqu’à écœurement. Les compositions sont hyper calibrées, toujours sur le même schéma. Les guitares sont un peu en retrait, elles assurent une gentille rythmique et les soli de rigueur. Les chœurs masculins sont omniprésents pour souligner chaque refrain.

Tous les gimmicks des années 80 sont là et cela fait vraiment bizarre en 2011. Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain car certaines compositions restent agréables à écouter. « Cry Wolf » ou encore « Serenade » s’en sortent avec les honneurs. Mais passer un album à se dire que quel titre ressemble à tel groupe vieux de 20 ans est assez épuisant à la longue. Par exemple on dirait que « Mistake » est une chute de studio d’ASIA datant de 1982… Contre vents et marées, WHITE WIDDOW a décidé de n’en faire qu’à se tête et à décider de s’enfermer dans une boucle temporelle vieille de 25 ans. Ok c’est leur choix mais ma conclusion sera toujours la même. Avant c’était mieux et ils ne réussiront pas à capturer la magie de l’époque. "Il vaut mieux garder la nostalgie d'un paradis en le quittant que de le transformer en enfer en y restant" (Jacques Ferron).

Oshyrya (5,5/10)

 

Site Officiel: http:// www.whitewiddow.com.au

 

AOR Heaven – Bad Reputation / 2011

Tracklist (45:36 mn) 01. Cry Wolf 02. Strangers In The Night 03. Do You Remember 04. Reckless Nights 05. How Far I Run 06. Serenade 07. Show Your Cards 08. Mistake 09. Patiently 10. Love Won’t Wait

Cet album de SERPENTINE a vraiment tout pour me plaire. Il a su dès les premières minutes faire battre mon cœur sensible. Le hard FM proposé ici possède toutes les qualités nécessaires pour garantir de passer un bon moment. Living and Dying In High Definition est le deuxième opus des britanniques de SERPENTINE après A Touch of Heaven sorti en 2010. Le groupe est mené tambour battant par Tony Mills, le chanteur de TNT. L’autre acteur important est Gareth David Noon, le clavier, qui occupe une place prépondérante dans la musique du groupe. En effet, les compositions sont gorgées de claviers et ce n’est pas pour me déplaire. Les britanniques ont du trouver le juste équilibre pour proposer un cocktail savoureux. Bien sûr cela sonne très années 80 mais c’est vraiment réussi. Les claviers mènent le jeu et impulsent la direction à suivre. Les guitares ne sont pas en reste et assurent rythmiques et soli. Les chansons sont dans l’ensemble solides, on sifflote rapidement le refrain.

Dommage que SERPENTINE soit parfois tombé dans la facilité via des chansons assez basiques qui manquent nettement de relief. Living and Dying In High Definition est vraiment coupé en deux et une fois passé l’enthousiasme des débuts, le soufflé retombe lentement. Dommage. SERPENTINE semble connaître un joli succès, en particulier au Japon. Une tournée en Grande-Bretagne aux côtés de CRASH DIET aura sans doute encore renforcé le groupe. Les britanniques ont un gros potentiel et on attendra donc le troisième album pour vérifier si cette expérience scénique aura porté ses fruits.

Oshyrya (07/10)

 

Site Officiel: http://www.planetserpentine.com/

MySpace Officiel: http://www.myspace.com/planetserpentine

 

2011, AOR Heaven – Bad Reputation

Tracklist (53:56 mn) 01. Deep Down (There’s A Price For Love) 02. Philadelphia 03. Dreamer 04. Love Is Blue 05. Where Do We Go From here? 06. Cry 07. Best Days Of Our Lives 08. Heartbreak Town 09. Nuremberg 10. Forgotten Heroes