Ayreon_-_01011001Voilà le retour du très particulier Ayreon sur nos platines, avec un Arjen Lucassen toujours au commande, et toujours aussi foisonnant d’idées. Des idées malheureusement, on le verra, qui sur une scène comme le metal mélodique balançant entre Kamelot et Epica, finit maintenant par se replier sur lui-même.
On retrouve ainsi toutes les bases de ce qui a fait Ayreon et son univers, si proche au final d’Ainia, même si plus travaillé, pour les novices qui chercheraient à fixer un son sur ce projet aux multiples ambiances et, surtout, aux multiples interprètes.
Pour fixer, tout d’abord, le décor, on peut rappeler que c’est Arjen qui se charge lui-même, comme un grand, de tous les instruments sauf la batterie, et qu’il ne tolère de lâcher le manche ou le clavier qu’à des solistes occasionels comme Michael Romeo (discret) et Derek Sherinian (intéressant). Reste une foule de chanteurs toujours aussi impressionante. Les habitués du projet et d’autres Avantasia seront ravis de retrouver certaines têtes bien connues, alors que les nouveaux venus ne peuvent que transpirer en entendant sur un même album les belles Anneke Van Giersbergen, Simone Simons, Floor Jansen ou Magali Luyten, mais aussi Steve Lee (Gotthard), Jorn Lande, Bob Catley, Hansi Kürsch (Blind Guardian), Tom Englund (Evergrey) et bien d’autres encore…

Reste qu’au final tout ce beau monde se passe le relai à une vitesse hallucinante et plutôt bien dosée sur des titres malheureusement un peu trop simplistes et téléphonés. L’ambaince générale a du mal à décoller et les atmosphères posées au clavier deviennent maintenant un peu trop facile à la vue des excellentes prestations de certains groupes dans le même style.
De plus, certaines transitions ont du mal à passer, et on digère ainsi avec problème l’arrivée d’extraterrestres comme le Connect The Dots du premier cd.
Il faut pourtant bien avouer que les prestations des artistes sont en très grande majorité de haute volée, mais les paroles servant le développement de l’histoire plantée par Lucassen restent parfois décevantes et ne sont pas à la hauteur de l’histoire développée au final.
La musique traîne un peu et c’est véritablement le chant qui sauve la plupart des compositions, avec des échanges fantastiques entre Jorn Lande et Floor Jansen ou (entre autre) des prestations fantastiques de Tom Englund et Hansi Kürsch.

On a donc ici un opera-metal qui séduira très certainement les novices découvrant ici un bien beau style qui reste trop souvent dans l’ombre, mais qui aura bien du mal à s’imposer face à certaines autres œuvres de Lucassen ou encore face à son challenger direct qu’est la troisième partie du Avantasia de Tobias Sammet.

Necrogunslinger (06.5/10)

www.ayreon.com

SPV – InsideOut Music / 2007

Tracklist (xx:xx) : CD1 (Planet Y) : 01.Age of Shadows (incl. We Are Forever) 02.Comatose 03.Liquid Eternity 04.Connect The Dots 05.Beneath The Waves 06.Newborn Race 07.Ride The Comet 08.Web Of Lies CD2 (Earth) : 01.The Fifth Extinction 02.Waking Dreams 03.The Truth Is In Here 04.Unnatural Selection 05.River of Time 06.E=MC 07.The Sixth Extinction