Cet album, sorti en 1996, allait marquer un tournant dans la vie de Cannibal Corpse. En effet, il allait marquer à la fois le début d’une nouvelle vie pour le groupe mais aussi la fin d’une ère. 
 
En effet, cet album allait marquer la fin de la collaboration entre le producteur de toujours, Scott Burns et le groupe. Mais surtout, cet album allait être le premier album du groupe depuis sa création (7 ans plus tôt) sans Chris Barnes au chant. En effet, en 1995, Chris allait quitter le groupe (pour des raisons plus ou moins obscures) et être remplacé par le chanteur d’un groupe appelé Corpsegrinder. Et c’est d’ailleurs ce nom qui devra le surnom de ce nouveau chanteur : Georges Corpsegrinder Fischer. Mais ce changement énorme allait-il avoir des répercussions sur la musique du groupe ? On est bien obligé de répondre oui à cette question et même affirmer que les répercussions allaient être positives. Avec ce nouveau chanteur, c’est un nouveau groupe qui revient, avec un esprit encore plus conquérant, une véritable nouvelle ère qui sera couronnée de succès dès le début. Cet album est en effet le premier album de death-metal à figurer au fameux classement Billboards Charts (il commença à la 122ème place). 
 
Mais la musique dans tout ça ? Tout d’abord, il me faut vous parler du gros changement au niveau du chant. Alors, je sais bien qu’on glisse ici sur une pente sans fin, Barnes ayant ses admirateurs qui préfèrent l’ancien CC tout comme Corpsegrinder a ses fans qui préfèrent le nouveau CC. Selon moi, chacun a ses propres qualités mais j’avoue avoir une préférence pour Corpsegrinder. A mon sens, il module plus son chant. Il arrive à faire des growls très bas et gutturaux comme Barnes mais arrive aussi à maitriser les aigus alors que Barnes semblait souvent largué dans ces parties aigues. De plus, au niveau de l’articulation et de la facilité de compréhension, Corpsegrinder a à nouveau l’avantage : ses lignes de chant semblent plus claires et plus faciles à capter de prime abord. Du côté des compos, Cannibal Corpse continue d’avancer inexorablement dans son style. Ça joue très vite, avec une ligne de basse fortement mise en avant, des guitares agressives qui se jaugent et se répondent à coup de soli (limite assez mélodique par moments). Le groove présent sur les albums précédents est à nouveau présent et est même renforcé par les modulations de voix de Fischer. 
 
N’en déplaise à Patate, cet album a beau être très bon et il a beau marqué le début de l’ère Corpsegrinder, il ne reste pas moins que le groupe semble stagner un peu sur cet album, il reste un peu bloqué dans son style, alternant entre les passages exécutés à vitesse démentielle (le groupe semble d’ailleurs aller encore plus vite qu’avant !) et les passages plus lents, midtempos particulièrement destructeurs. Certains titres valent vraiment le détour alors que d’autres sont assez dispensables. A noter que pour ses 25 ans, Metal Blade a réédité le disque en 2007 avec en bonus, un dvd de shows filmés en février 1997.
 
(07/10) Supercastor
 
 
 
Metal Blade Records – 1996
Tracklist : 1. Devoured by Vermin 2. Mummified in Barbed Wire 3. Perverse Suffering 4. Disfigured 5. Bloodlands 6. Puncture Wound Massacre 7. Relentless Beating 8. Absolute Hatred 9. Eaten From Inside 10. Orgasm Through Torture 11. Monolith