Le nouvel album de Korn a de quoi déconcerter à peu près tout le monde par son côté avant garde, mais aussi par cette espèce de virage dubstep-technoïde. Quoi qu’il en soit je tiens à signaler d’entrée de jeu qu’en ce qui concerne l’audace et la poursuite d’avant garde qui fut la sienne, il y a quelques années encore, Korn, contextualise et réaffirme sa position de novateur et non de suiveurs (Limp bizkit, Deftones.. Linkin Park..). Pour le travail accompli c’est un 10 ans sans hésiter ! En ce qui concerne le contenu du matériel proposé je serai plus nuancé.

La mise en place d’une collaboration techno via les grands messieurs du genre Skrillex, Noisia, Excision, Kill The Noise etc.. est une réussite sonore, sans pour autant donner lieu à une révolution auditive qui excéderait le supportable (ex : certains disques franchement imbuvables de Patton). Là où c’est réussi, c’est bien évidemment dans la mise en place d’une judicieuse collaboration entre la férocité du metal et la technologie des machines électroniques. Ceci étant dit, pas besoin de se lancer dans une dissertation en trois parties pour comprendre que le travail qui s’amorce ici, est très prometteur, et cela dès le premier morceau.Pourtant le disque, ne parvient pas à capter l’attention de l’auditeur au cours de ces quarante-cinq, longues minutes. Car, qu’on se le dise, le concept futuriste proposé par Korn, s’éssoufle assez vite, et si la collaboration avec Skrillex sur le titre qui ouvre le disque, est tout bonnement génial, le reste ne l’est pas forcément. Les claviers sonnent, certes, mais on parvient difficilement à capter les lignes spécifiques, de ce qui fait l’entité Korn . L’ensemble se fond bien et ce n’est pas le très bon « Narcissistic Cannibal » qui fera dire le contraire. Le morceau est bien inspiré et les lignes de chant évoluent au fur et à mesure du propos. Le chant de Davis se fait tour à tour angoissé et rageur. Encore une fois, le travail sur les sonorités est tout à fait génial. Le pont de « Narcissistic Cannibal » en est un très bon exemple. On imagine d’ailleurs la folie qui pourra regner dans les salles avec un light show digne de ce nom !

On regrette que ce diable de Ray Luzier ne soit pas plus perceptible dans cette conjugaison sonore au sein de laquelle on parvient, parfois, difficilement à, y comprendre quelque chose. Le chant déglingué de Davis apporte toujours cette patte hypnotique au groupe, bien que ce dernier semble avoir mis de côté les facéties de la première heure pour se concentrer sur des lignes mélodiques «  Sancturay ».

À noter la présence d’un ovni sonore « Tension » qui à mon sens reste l’un des titres les plus réussi de ce bien étrange album. Le beat mêlé au murmure de Davis et à une batterie qui embrasse tout l’espace sonore, montre un Korn en grande forme.

La densité de cet album, les grattes de Munky et l’incongruité de certains passages « Kill Mercy Within » « Bleeding Out » et surtout ce bien étrange pont dans « Tension » donnent une sacré force à cet album. Pourtant les titres ne sont pas tous porteurs de la même énérgie et on se surprend à chercher le korn metal dans cet amas de sonorités, si géniales soient-elles.

Aske (08,5/10)

Site Officiel : http://www.korn.com

Myspace Officiel : http://www.myspace.com/korn

Roadrunner Records / 2011

Tracklist (45 min) 01. Chaos Lives in Everything (feat. Skrillex) 
02. Kill Mercy Within (feat Noisia) 
03. My Wall (feat. Excision) 
04. Narcissistic Cannibal (feat. Skrillex & Kill The Noise) 
05. Illuminati (feat. Excision & Downlink) 
06. Burn the Obedient (feat. Noisia) 
07. Sanctuary (feat. Downlink) 
08. Let's Go (feat. Noisia) 
09. Get Up! (feat. Skrillex) 
10. Way Too Far (feat. 12th Planet) 
11. Bleeding Out (feat. Feed Me)