Archive for janvier, 2012

Royal Hunt – Show Me How To Live

Royal Hunt n'affichait pas une santé de fer ces derniers temps. On peut même dire, avec tout le respect que l'on doit au groupe d'André Andersen, que les Danois étaient en train de glisser lentement mais sûrement dans la deuxième division. Et l'apparition d'un Mark Boals quand même très émoussé en remplacement d'un John West tout sauf déméritant n'augurait rien de bon. Pressentant le problème, le claviériste/leader/compositeur du combo, Andersen a décidé un certain tournant qui accouche de ce Show Me How To Live

On passera sur le changement de guitariste, au profit du très bon Jonas Larsen, puisque la place de cet instrument, au delà de quelques solos mis en valeur et des habituelles rythmiques heavy, reste mineure dans Royal Hunt. Ici Jonas Larsen assène effectivement de manière très efficace le lot qui lui a été échu de rythmiques plombées et de solo très techniques, souvent en duo avec Andersen. C'est acté. 

Ce qui fera frissoner les fans, sera plutôt l'annonce du retour de DC Cooper au chant, le chanteur originel du combo, présent sur ses meilleurs disques, à savoir Moving Target et Paradox. Et pour l'épauler on retrouve les choristes féminines un peu trop oubliées récemment. La musique cherche aussi à opérer un « retour au source », toutefois très mineur car Andersen n'a jamais franchement transformé sa manière de composer. 

Qu'importe : ce Show Me How To Live aurait pu succéder au deux disques cités sans aucun soucis. La raison en est évidemment le chant de DC Cooper, dont il faut bien admettre qu'il sied parfaitement à la musique du groupe, plus encore que celui de John West. Et le retour du fils prodigue semble avoir clairement inspiré André Andersen. Bien qu'un peu moins immédiate que sur le culte Moving Target, la musique du claviériste est toujours autant de qualité. Après plusieurs écoutes on ne peut qu'être conquis, si – et uniquement « si » – on ne recherche à la moindre once de nouveauté. Les cartes ne sont pas rebattues mais jolies disposées devant l'amateur qui en connaît déjà toutes les arcanes. Les amateurs de growls et de blast beats seront évidemment déjà loin… 

Baptiste (8/10)

 

Frontiers / 2011

Tracklist (42:35) : 01. Introduction 02. One More Day 03. Another Man Down 04. An Empty Shell 05. Hard Rain's Coming 06. Half Past Loneliness 07. Show Me How To Live 08. Angel's Gone

Le nouvel album de Korn a de quoi déconcerter à peu près tout le monde par son côté avant garde, mais aussi par cette espèce de virage dubstep-technoïde. Quoi qu’il en soit je tiens à signaler d’entrée de jeu qu’en ce qui concerne l’audace et la poursuite d’avant garde qui fut la sienne, il y a quelques années encore, Korn, contextualise et réaffirme sa position de novateur et non de suiveurs (Limp bizkit, Deftones.. Linkin Park..). Pour le travail accompli c’est un 10 ans sans hésiter ! En ce qui concerne le contenu du matériel proposé je serai plus nuancé.

La mise en place d’une collaboration techno via les grands messieurs du genre Skrillex, Noisia, Excision, Kill The Noise etc.. est une réussite sonore, sans pour autant donner lieu à une révolution auditive qui excéderait le supportable (ex : certains disques franchement imbuvables de Patton). Là où c’est réussi, c’est bien évidemment dans la mise en place d’une judicieuse collaboration entre la férocité du metal et la technologie des machines électroniques. Ceci étant dit, pas besoin de se lancer dans une dissertation en trois parties pour comprendre que le travail qui s’amorce ici, est très prometteur, et cela dès le premier morceau.Pourtant le disque, ne parvient pas à capter l’attention de l’auditeur au cours de ces quarante-cinq, longues minutes. Car, qu’on se le dise, le concept futuriste proposé par Korn, s’éssoufle assez vite, et si la collaboration avec Skrillex sur le titre qui ouvre le disque, est tout bonnement génial, le reste ne l’est pas forcément. Les claviers sonnent, certes, mais on parvient difficilement à capter les lignes spécifiques, de ce qui fait l’entité Korn . L’ensemble se fond bien et ce n’est pas le très bon « Narcissistic Cannibal » qui fera dire le contraire. Le morceau est bien inspiré et les lignes de chant évoluent au fur et à mesure du propos. Le chant de Davis se fait tour à tour angoissé et rageur. Encore une fois, le travail sur les sonorités est tout à fait génial. Le pont de « Narcissistic Cannibal » en est un très bon exemple. On imagine d’ailleurs la folie qui pourra regner dans les salles avec un light show digne de ce nom !

On regrette que ce diable de Ray Luzier ne soit pas plus perceptible dans cette conjugaison sonore au sein de laquelle on parvient, parfois, difficilement à, y comprendre quelque chose. Le chant déglingué de Davis apporte toujours cette patte hypnotique au groupe, bien que ce dernier semble avoir mis de côté les facéties de la première heure pour se concentrer sur des lignes mélodiques «  Sancturay ».

À noter la présence d’un ovni sonore « Tension » qui à mon sens reste l’un des titres les plus réussi de ce bien étrange album. Le beat mêlé au murmure de Davis et à une batterie qui embrasse tout l’espace sonore, montre un Korn en grande forme.

La densité de cet album, les grattes de Munky et l’incongruité de certains passages « Kill Mercy Within » « Bleeding Out » et surtout ce bien étrange pont dans « Tension » donnent une sacré force à cet album. Pourtant les titres ne sont pas tous porteurs de la même énérgie et on se surprend à chercher le korn metal dans cet amas de sonorités, si géniales soient-elles.

Aske (08,5/10)

Site Officiel : http://www.korn.com

Myspace Officiel : http://www.myspace.com/korn

Roadrunner Records / 2011

Tracklist (45 min) 01. Chaos Lives in Everything (feat. Skrillex) 
02. Kill Mercy Within (feat Noisia) 
03. My Wall (feat. Excision) 
04. Narcissistic Cannibal (feat. Skrillex & Kill The Noise) 
05. Illuminati (feat. Excision & Downlink) 
06. Burn the Obedient (feat. Noisia) 
07. Sanctuary (feat. Downlink) 
08. Let's Go (feat. Noisia) 
09. Get Up! (feat. Skrillex) 
10. Way Too Far (feat. 12th Planet) 
11. Bleeding Out (feat. Feed Me)

Nickelback – Here And Now

Je vois déjà les sourires moqueurs au sein la rédac (et ailleurs) et les remarques désobligeantes : « il a pété un câble le barbu ! ». Alors si c’est ce que vous pensez, jetez un œil au septième album des canadiens de Nickelback. Je ne suis pas de ceux qui considèrent qe ce sont des vendus qui font des millions avec de la soupe. J’ajoute également que je n’ai pas tellement aimé le précédent opus (Dark Horse).

Le tony truand « This Mean War » qui ouvre l’album est une boucherie en règle, son énorme, batterie surboostée à coup de comp’ à lampes et voix éraillée, qui n’est pas sans rappeler un certain Metallica (en plus juste !). Les choses continuent de plus belle avec un « Bottom Up » et son refrain « à la Nickelback » très mémorisable et des lignes de basse écrasantes !

Mention passable pour le très convenu : « When We Stand Together » qui, une fois de plus, convoque la fameuse formule Bon Jovi, éléctrofolk avec une voix de minet en rut, dispensable à mon avis. Mais les choses s’arrangent et prennent un très bon tournant avec un « Midnight Queen » au top qui voit crier la Gibson comme une « Bea-tche » et le refrain ultra puissant, qui, pour le coup, remet les choses à leur place, c’est-à-dire dans le giron rock ultra burné. Les lignes de basse promettent un bon moment dans le pit. Rien à dire, ce groupe est taillé pour la scène, et ce ne sont pas les refrains de « lullaby » qui diront le contraire. Là encore on est face à un slow mega burné, à mon avis, il y a fort à parier que les nanas   vont pêter le boulard !

Mention spéciale pour « Kiss It Goodbye » et ses bonnes grosses guitares et ses vocaux mécaniques. Alors bien sur rien d’original, mais l’ensemble est bien monté et s’écoute agréablement. Èvidemment pour les questions de type existentielles : est-ce le disque de la décennie ? Chad Kroeger (chanteur/guitare) est-il le nouveau Santana ? Ce disque permettra-t-il aux musiciens de rajouter du marbre rose de Norvège autour de leurs piscines olympiques, situées dans leurs maisons de campagne de Sainte-Catherine ? On repassera…

Le disque s’achève avec le très juteux « Don't Ever let End It » morceau plutôt rock 2010 façon B.O, qui confère au disque cette dimension très ricaine, propre mais parfois un peu convenue. On regrette le manque de prise de risque, mais on apprécie le professionnalisme de Nickelback qui n'a plus rien à prouver pour convaincre l'auditoire.

Aske [07,5/10]

 

Site Officiel : http://nickelback.com

Myspace Officiel: http://www.myspace.com/nickelback

Roadrunner records / 2011

Tracklist (39:2) 01. This Means War
 02. Bottoms Up 
03. When We Stand Together
 04. Midnight Queen
 05. Gotta Get Me Some
 06. Lullaby 
07. Kiss It Goodbye 
08. Trying Not to Love You 
09. Holding on to Heaven 
10. Everything I Wanna Do 
11. Don't Ever Let It End