Archive for juillet, 2013

An Ocean of Void

oshy_07072013_A_Ocea_o_VoiIl est dimanche matin, le soleil brille, les températures sont déjà chaudes et je tiens dans les mains la première démo des Bordelais d’An Ocean of Void et je m’inquiète un peu. Alors que mon moral est au beau fixe, je regarde cette sombre pochette, inquiétante, et je m’interroge quant à l’opportunité de chroniquer cette démo dans contexte estival. Je prends mon courage à deux mains et j’enfonce la touche play sur mon lecteur Cd.

Le groupe existe depuis 2010 et précise évoluer dans des sphères musicales proche du Post-Rock, métal atmosphérique et rock progressif. Et à l’écoute de ces trois titres, on ne peut pas leur donner tort. Le disque s’ouvre par une intro très douce, quelques nappes de claviers et une guitare tissent une tapisserie musicale subtile et soignée. L’ombre d’un PINK FLOYD plâne sur ce titre finement ciselé. Les choses sérieuses commencent avec « Behind Red Clouds », un beau pavé de plus de sept minutes. L’ambiance reste assez sombre, mélancolique et pousse au recueillement. Entre douceur et violence la guitare mène les débats efficacement soutenue par une belle section rythmique et quelques claviers. L’auditer se laisse facilement happer et transporter par ces mélodies et ces changements de rythmes. Nous pouvons également gouter et apprécier à la performance de Floran Guillou derrière le micro. Dans un registre majoritairement extrême il fait des merveilles. En chant clair c’est aussi pas mal même si l’accent ressort un peu franchement. A mi-chemin entre PORCUPINE TREE et OPETH, « Behind Red Clouds » s’avère être très convaincant à l’exception de quelques longueur.

Deuxième morceau de bravoure de dette démo, « A Faded Light » et ses huit minutes au compteur. Autant précédemment la montée en intensité était progressive autant ici la plongée est immédiate via un riff lourd, puissant et un chant bien hargneux. AN OCEAN OF VOID continue de brouiller les cartes avec une section centrale plus rock, quasi-jazzy avec une basse omniprésente et un guitare tout en feeling. Cela ne dure pas et les hostilités reprennent très rapidement pour le plus grand plaisir de l’auditeur. Le chanteur s’égosille joyeusement aidée en cela de quelques touches de claviers.

Plus j’écoute AN OCEAN OF VOID plus je trouve que la démarche des Bordelais se rapproche d’un OPETH. Le groupe présente comme les suédois deux visages bien distincts, sombre dans tous les cas mais parfois dur, agressif et parfois doux, tout en retenue. Ces deux dimensions sont habilement mêlées au sein de chaque composition mais on préféreraient parfois que nos compatriotes choisissent entre l’un et l’autre. Ils pourraient ainsi faire la preuve éclatante de tout leur potentiel.

Mais ne boudons pas notre plaisir, cette démo est très réussie, avec un son limpide, et laisse entrevoir de riches lendemains pour AN OCEAN OF VOID. Amis bordelais, ne ratez pas l’opportunité de les applaudir près de chez vous. Il va falloir maintenant se jeter à l’eau et proposer un album !

Oshyrya (08/10)

 

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Autoproduction / 2012

Tracklist (18:08 mn) 01. Intro 02. Behind Red Clouds 03. A Faded Light

Edenbridge – The Bonding

oshy_07072013_EdenbridQuoique fassent ou proposent les autrichiens d’EDENBRIDGE, leurs détracteurs ne manqueront pas de les clouer au pilori. Et pourtant, malgré cette étiquette tenace de seconds couteaux et ils poursuivent une belle carrière et proposent chez SPV un huitième album intitulé The Bonding. Pas mal après 15 ans de carrière… Il faut quand même bien avouer que ces critiques sont parfois justifiées tant les albums du groupe sont inégaux. Les chansons vont du meilleur au très moyen selon les cuvées. Au moins un single fait mouche à chaque fois (« Higher » pour le précédent) mais cela ne suffit pas à faire un bon disque.

Cette fois-ci, EDENBRIDGE a mis les petits plats dans les grands avec neuf titres représentant presque une heure de musique. Ils ont fait appel à un orchestre pour les épauler et donner encore plus d’emphase à leur métal symphonique. Cela renforce d’autant les ressemblances avec un NIGHTWISH par exemple mais bon, pourquoi pas. La recette n’a toujours pas changé d’un iota, Lanvall et Sabine Edelsbacher continuant à tenir fermement la barre. Sa voix continuera d’en hérisser un certain nombre, moi elle ne me dérange pas. Seul changement de personnel par rapport à Solitaire (2010), un nouveau bassiste, Wolfgang Rothbauer (DISBELIEF, GODHATECODE…).

Musicalement, la fusion entre le métal symphonique et l’orchestre est assez étrange car les instruments classiques ou les chœurs ne sont pas présents en permanence et n’interviennent que dans certains passages. L’effet patchwork est maximum, on croirait avoir découpé et remonté ensemble une BO symphonique et la musique des autrichiens. Cela sonne beaucoup moins naturel et entremêlé que pour les finlandais cités ci-dessus. Bizarre, bizarre. Sinon dans l’ensemble les chansons se tiennent et on sent qu’EDENBRIDGE a fait preuve d’une grand ambition pour cet album. « Mystic River » ou le single « Alight A New Tomorrow » sonnent bien à défaut d’être hyper efficaces et catchy. Attention quand même aux refrains et aux lignes mélodiques qui commencent à sentir le réchauffer et à se ressembler. Le morceau du roi se trouve en fin d’album avec la chanson éponyme de plus de quinze minutes. Assez complexe et très orchestrée, cette chanson étonne un peu pour EDENBRIDGE. Edelsbacher partage, un peu, le micro (Erik Mårtensson de WET et ECLIPSE) et les passages acoustiques/classiques s’avèrent convaincants.

EDENBRIDGE a su être ambitieux et relever son niveau de jeu. La musique proposée est plus complexe et aboutie que sur ses derniers opus. Pas sûr que cela suffira à atteindre les sommets mais mes autrichiens peuvent être fiers du travail accompli.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Steamhammer – SPV / 2013

Tracklist (58:51 mn) 01. Mystic River 02. Alight A New Tomorrow 03. Star-Crossed Dreamer 04. The Invisible Force 05. Into A Sea Of Souls 06. Far Out Of Reach 07. Shadows Of My Memory 08. Death Is Not The End 09. The Bonding

Sandstone – Delta Viridian

oshy_07072013_SandstoLes irlandais de SANDSTONE poursuivent bon an mal an leur chemin et nous reviennent en cet été 2013 avec un quatrième album, Delta Viridian. L’heure de gloire du groupe est venue lors de la sortie de Purging the Past en 2009 puisque Bruce Dickinson (IRON MAIDEN) lui-même avait publiquement fait part de la qualité de cet opus. Dans la même veine que les FATES WARNING, QUEENSRYCHE ou SYMPHONY X, nos amis distillent un savant mélange entre power et métal prog, voulant allier à la fois puissance et mélodie.

Ce Delta Viridian ne voit de profondes modifications dans le son de SANDSTONE. Après plus de 10 ans d’existence, les Irlandais restent inflexibles. D’un bon niveau technique, les musiciens s’en donnent à cœur joie et proposent des chansons sympathiques, à la fois techniques et, en majorité, attrayantes. Ce qui surprend et pourrait en rebuter certains reste encore et toujours le chant de Sean McBay, il évolue dans un registre assez aigu et pourrait faire grincer quelques dents. Il compense en se donnant à fond en en exprimant beaucoup d’émotions. On notera d’ailleurs dans le même genre la présence en guest de Tim Ripper Owens sur « Vitruvian Man », un morceau de bravoure de plus de neuf minutes. Le résultat est bon et cette valse à deux voix apporte un vrai plus.

Difficile de faire un roman sur un Delta Viridian solide mais pas très original. Au moins les irlandais ont fait le boulot sans grosses fautes de goût. Les fans des groupes précédemment cités ou encore d’un VANDEN PLAS pourraient y trouver leur compte, les autres ne pourront pas vraiment adhérer.

Oshyrya (06/10)

 

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Limb Music / 2013

Tracklist (64:45 mn) 01. Cat’s Cradle 02. Almost Grateful 03. King Of Cipher 04. Winter 05. Red Mist 06. Cartesia 07. Promise Me 08. Monument 09. Beneath The Scars 10. Fortress 11. Transgression 12. Vitruvian Man