Je ne porte pas le Deathcore dans mon coeur. À force, vous devez le savoir. Et pourtant, au final, je suis toujours de corvée quand un album du genre tombe dans la boîte de la rédac, la faute à des goûts plus brutaux que ceux des autres membres de la rédac. Selon les normes Metalchroniquiennes, je suis ce qui est le plus proche du fan de Deathcore dans l'équipe. Je le vis mal. Alors, je me venge sur les galettes qui me tombent entre les pattes… Mais parfois, il y en a un dans le tas qui se rebiffe…
Et c'est le cas avec Chronicles Of Oblivion de Deep In Hate qui, si j'avais laissé libre cours à mes a prioris et mis le peu d'objectivité qui me reste au placard, aurait pris cher. Et pourtant, cela n'aurait pas été mérité. Bon, certes, tout n'est pas rose pour Deep In Hate, et certains passages me font particulièrement grincer des dents (un breakdown pachydermique lourdaud par ici, un gros riff chuga-chuga bateau par là, le genre de trucs qu'on a déjà entendu des milliers de fois, parfois en mieux, parfois en pire), mais dans l'ensemble, Deep In Hate parvient suffisamment à se démarquer de la concurrence pour sonner "frais". Chronicles Of Oblivion ne sonne pas aussi générique que de nombreux albums du genre, grâce à une approche plus travaillée, un poil plus mélodique, plus recherchée. On ne se contente pas ici d'une enfilade de riffs plombés et de rythmiques de base, et c'est justement ça qui fait du bien. Deep In Hate sort du lot et prouve avec cette galette qu'on peut encore faire du Deathcore original, qui tient la route et qui a un goût de trop peu. J'ai beau ne pas aimer le genre de manière générale, je dois reconnaître que Deep In Hate fait partie des rares formations qui ont éveillé ma curiosité. Chapeau !
Mister Patate (8/10)
Kaotoxin Records / 2014
Tracklist (34:49) 1. Introduction 2. Genesis of Void 3. The Cattle Procession 4. Altars of Lies 5. New Republic 6. The Unheard Prayers 7. The Divide 8. Wingless Gods 9. Beyond
Au cours de ses trente ans d'existence, l'entité Mayhem aura fait couler beaucoup d'encre, tant pour des raisons extra-musicales que pour son statut de fer de lance du Black norvégien aux côtés d'autres illustres formations. Chaque album avait sa touche, son ambiance, et quel que soit le line-up, le groupe parvenait à la fois à conserver son identité et à se réinventer. Sept ans après un Ordo ad Chao brut et étouffant, on attendait Mayhem au tournant, et on se demandait plus particulièrement comment le groupe allait digérer le départ de Blasphemer et son remplacement par le talentueux Teloch.