Putain, 25 ans au compteur, et toujours la même hargne, toujours la même énergie, toujours la même haine. J’en connais beaucoup, des jeunes groupes qui devraient s’inspirer des vieux tauliers de Malevolent Creation. Parce que malgré ces 25 ans de carrière, Malevolent Creation reste toujours aussi affûté.

En guise de mise en bouche, le groupe nous balance le titre éponyme, presque atypique, mid-tempo, avec un Bret Hoffmann qui opte davantage pour un registre presque « spoken word ». Même après 25 ans, Malevolent Creation sait encore nous surprendre… mais c’est pour mieux nous prendre en traître et enchaîner sur un Death Metal plus classique mais mortellement efficace.

Le groupe le reconnait lui-même : il connait ses limites et n’entre pas dans le concours de « qui aura la plus grosse ». Leur recette, ils la connaissent sur le bout des doigts, ils savent où mettre le doigt pour faire  le plus mal possible. Ne cherchez donc pas vraiment d’innovation sur cet album, elles ne sont de toute façon pas nécessaires ni souhaitées. Au niveau des guitares, on reconnait la « Fasciana touch », ces riffs qui font mouche, cette petite touche presque thrashy qui vient encore renforcer l’agression sonore (magnifiée par l’excellent boulot de Dan Swanö aux manettes). Au niveau de la section rythmique, on notera le retour de Justin DiPinto (dont le dernier méfait avec le groupe est le redoutable The Will To Kill), et il n’a pas perdu la main. Que ce soit en mid-tempo ou pied au plancher, il impose un rythme dément à l’album. 

Et Bret Hoffmann ? Ce gars est au sommet de son art. Il n’a pas le growl le plus guttural, il n’a pas le débit le plus rapide, mais son timbre suinte la misanthropie, l’agression continue. Certains me traiteront de fou, mais je préfère 100 fois ses prestations (tant sur album qu’en live) que celles d’un Corpsegrinder ou qu’un Glen Benton (pour ne citer qu’eux).

Nous sommes en 2015. Malevolent Creation fait partie de ces mastodontes inoxydables. Les modes passent, le Death Metal de Malevolent Creation reste. Et il fait toujours aussi mal. Dead Man’s Path trouve tout naturellement sa place près des autres classiques du groupe. Vous cherchiez encore un groupe à la discographie sans faille ? Ne cherchez plus.

Mister Brute Force (9/10)

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Century Media Records / 2015
Tracklist (44:33) 1. Dead Man's Path 2. Soul Razer 3. Imperium (Kill Force Rising) 4. Corporate Weaponry 5. Blood of the Fallen 6. Resistance Is Victory 7. 12th Prophecy 8. Extinction Personified 9. Fragmental Sanity 10. Face Your Fear