Depuis quinze ans, le Muscadeath est le festival death metal qui fait vibrer la ville de Vallet, capitale du Muscadet. Cette année, les organisateurs ont frappé un grand coup en plaçant les vénérables Napalm Death en haut de l’affiche.

Niveau organisation, il n’y a rien à redire. Tout est carré et maîtrisé. Le lieu, le Champilambart, offre une scène immense et la salle possède une acoustique parfaite. Les groupes enchaînent les sets. Hormis le début abrupt du concert de Necronation (où tout le monde n’est pas encore entré), tout se passe comme sur des roulettes. La programmation offre de belles découvertes. Elle donne aussi l’occasion de voir deux légendes du grindcore. Pas moyen de s’ennuyer pendant ces huit heures ininterrompues de death.

Autre bon point : la restauration. Elle est de qualité (sandwich vegan, bière artisanale et locale) et on ne poireaute pas des heures pour se nourrir. Tout est fait pour que le festivalier se sente bien. Mais maintenant, parlons musique.

Côté découvertes, Atrocia souffle son monde avec un son énorme et une belle maîtrise de jeu. Quant à Shaytan, il bluffe votre serviteur avec son death lourd et lugubre. Jé', le chanteur/bassiste, hurle à s’en déchirer les cordes vocales. Son charisme fait la différence.

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Si Necronation, Absurdity et Hideous divinity ne se démarquent pas de la masse, Carbonizer enthousiasme avec son thrash joyeux d’une efficacité redoutable. C’est une formation réjouissante à laquelle il est difficile de résister. On se rue sur le bandcamp de ce groupe nantais pour écouter leur E.P. éponyme.

Place aux vétérans. Putrid Offal et Napalm Death ne sont pas là pour faire de la figuration.

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Les grindeux de Putrid Offal sont en forme. Si les influences à la Carcass sont évidemment présentes, le quartet possède un son et un caractère affirmés. Ces maîtres du goregrind ont bien fait de se reformer. Notons une belle reprise du "Freddy Kruger" de S.O.D, preuve du bon goût de la formation.

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Napalm Death est un groupe qui n’a jamais déçu. Ce soir, Barney est plus en verve que jamais ; sa troupe est bien décidée à en découdre. John Cooke, remplaçant de Mitch Harris et sosie de Max Cavalera, mouline comme jamais sur sa guitare tandis que Shane Embury maltraite basse et micro. Les tubes sont joués ("Suffer the children", "Breed to breathe", "You suffer"…) et les traditionnelles reprises sont de la fête ("Conform" de Siege et le nécessaire "Nazi punks fuck off") pour le bonheur des petits et des grands. Napalm Death continue d’être impressionnant. Cette institution perdure depuis trente-quatre ans.

C’est épuisé, mais heureux, que nous sortons de la quinzième édition de ce petit festival qui creuse tranquillement son sillon. Il s’impose comme l’un des évènements « métalliques » de Loire Atlantique.

Nico.

Toutes les photos du Muscadeath se trouvent ici.