Nous allons encore passer pour d’affreux chroniqueurs, blasés et irrespectueux mais votre serviteur doit bien avouer qu’il n’avait pas remarqué l’absence des polonais de CRYSTAL VIPER. Groupe sympathique et appliqué, les GRAVE DIGGER d’Europe Centrale n’avait pas laissé de souvenir impérissable dans notre mémoire. Les voici de retour avec un nouvel album à leur tableau de chasse, le sixième, avec Queen of the Witches. Ces quatre années de silence s’explique par les problèmes de santé rencontrés par la chanteuse et véritable capitaine de ce navire, Marta Gabriel. Sans anticiper le plaisir le déception que constituera ce disque, nous ne pouvons que nous réjouir de la santé apparemment retrouvée par la front-woman.

En quatre années, pas grand de grand changement à signaler du côté de nos amis polonais. Ils tiennent le cap avec dix nouveaux brûlots heavy métal très traditionnel, école teutonne. Difficile en effet de ne pas penser à GRAVE DIGGER, nous l’avons déjà dit, et à WARLOCK pour la présence écrasante de sa chanteuse à la personnalité trempée dans l’acier. Ce petit bout de bonne femme a l’air particulièrement sympathique mais une fois sur scène, derrière son micro, c’est une bête sauvage entièrement dédiée à son art. Saluons la motivation et le persévérance affichée mais musicalement parlant, cela reste très basique et franchement attendu. Les riffs se veulent lourds, puissants et gras, les mélodies ne vont pas chercher midi à quatorze heure et la section rythmique fait feu de tout bois.

Gabriel chante avec un voix rock grave et directe, c’est râpeux et sans fioriture ni guimauve. Ces pâtures ont déjà été labourées des centaines et des centaines de fois et même si les polonais affichent un talent certain pour pondre des salves à haute vélocité, à part un ou deux riffs ou refrains plus accrocheurs, l’ennui s’installe rapidement. CRYSTAL VIPER tente bien de varier les rythmes et les ambiances mais le déjà entendu revient vite au galop. L’attrait pour le chant féminin s’estompe lui aussi rapidement, ce n’est plus aussi inhabituel et Gabriel reste dans un registre rock assez commun.

Cet état des lieux avait déjà été fait en 2013 pour la sortie de Possession. Difficile pour les polonais de changer de direction en cours de route mais si cela peut être vraiment sympa sur scène lors d’un festival, l’écoute du disque ne parvient pas vraiment à susciter un intérêt prolongé. D’autres groupes parviennent à tenir assez longtemps en appliquant encore et encore la même recette mais il doivent alors faire preuve d’une efficacité qui dépasse de la tête et des épaules le savoir-faire de CRYSTAL VIPER.
Oshyrya (5,5/10)

 

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AFM Records / 2017
Tracklist (43:25 mn) 01. The Witch Is Back 02. I Fear No Evil 03. When the Sun Goes Down 04. Trapped Behind 05. Do Or Die 06. Burn My Fire Burn 07. Flames and Blood 08. We Will Make It Last Forever 09. Rise of the Witch Queen 10. See You in Hell