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395997Et vlan, trois ans après l'excellent Asylum Cave, Benighted est de retour avec une nouvelle galette intitulée Carnivore Sublime

A l'image du groupe, rentrons illico presto dans le vif du sujet : dès "X2Y", la première piste du cd, l'auditeur se mange un mur de son en pleine face. La production du cd est exemplaire et chaque instrument ressort à merveille de l'ensemble, servant chaque passage groovy ou brutal. A vrai dire, l'album passe tout seul sans même que l'auditeur puisse s'en rendre compte, l'invitant à relancer le disque à peine la onzième plage terminée, le laissant avec un tout petit gout de trop peu paradoxalement pas déplaisant, montrant ici un album savamment dosé. 

Je vois par contre deux points noirs sur la galette. Peut-être qu'ils ne dérangeront qu'une infime partie de personnes dont moi, mais il aurait été bête de ne pas les citer. Premièrement, on retrouve sur "Spit" un featuring du chanteur de Shining. Il permet d'apporter une couleur supplémentaire au chant du morceau, mais vers les 2'30 l'ami Kvarforth propose une espèce de chant clair pas trop juste sur un passage un peu WTF. Ce n'est pour ma part carrément pas ce que j'ai envie d'entendre sur un album de Benighted; tout comme le passage aux teintes samba vers les 50 secondes sur le titre éponyme, "Carnivore Sublime". C'est tout à fait subjectif, mais ces deux passages fort heureusement très courts sont quelque peu tombés comme un cheveux dans la soupe lors de ma première écoute et continuent de me surprendre dans le mauvais sens du terme. 

C'est donc un bon album dans la veine de Asylum Cave que nous offre le groupe de Saint Etienne, et je recommande aux plus curieux d'entre vous de se pencher sur le contenu de l'édition limitée. En effet cette dernière embarque un second disque qui propose plusieurs morceaux en live ainsi que trois reprises. Si celle d'Aborted ("Meticulous Invagination") est fidèle au groupe de Sven, les versions proposées de Machine Head ("Old") et Rammstein ("Du Riechst So Gut") ne manqueront pas de vous surprendre et sont à découvrir absolument ! 

Mass (8/10)

Facebook officiel 

Season Of Mist Records / 2014
Tracklist (37:40) 1. X2Y 2. Noise 3. Experience Your Flesh 4. Slaughter / Suicide 5. Spit 6. Defiled Purity 7. Jekyll 8. Collection of Dead Portraits 9. Carnivore Sublime 10. Les Morsures du Cerbère 11. June and the Laconic Solstice

 

Dyscarnate, vous connaissez ? Pour ma part j'ai découvert ce groupe il n'y a même pas deux ans et me suis pris une claque monumentale dans la tronche. Power trio death metal nous venant d'Angleterre, Dyscarnate distille avec efficacité un death sans concessions à la Misery Index affublé d'une grosse dose de groove à la Dying Fetus; et après les avoir loupés en septembre alors qu'ils tournaient avec Psycroptic, je n'ai pas manqué de me rattraper en les voyant passer à l'Entrepôt d'Arlon. 

Un Entrepôt qui a été rénové il n'y a pas si longtemps, pour un résultat vraiment sympa : la salle est devenue beaucoup plus accueillante, et les travaux sur l'acoustique de la salle font que le son y est désormais exemplaire, sur ce point là d'ailleurs la soirée fut irréprochable, chacune des quatre formations à s'être produite ce soir là jouissait d'un son à deux doigts de la perfection; on peut d'ailleurs voir de plus en plus de concerts avoir lieu dans cette salle et malgré la distance qui sépare votre serviteur d'Arlon, dans un sens on ne peut que se dire tant mieux, car c'est la promesse d'une soirée dans d'excellentes conditions ! 

La soirée commence par une prestation de The Thin And The Fat Guys, apparemment groupe local de la soirée. Ils officient dans un deathcore assez inspiré des premiers albums d'All Shall Perish. Malgré une drôle d'impression de les entendre réutiliser les mêmes mélodies sur plusieurs morceaux différents, la prestation du groupe est plus que convaincante, grâce à des musiciens dégageant la bonne humeur et le plaisir d'être sur scène. Deux trois pogoteurs un rien timides se laisseront aller au gré des compositions du groupe, trop peu selon le chanteur qui regrettera un certain manque d'enthousiasme d'un public qui commençait à s'amasser de plus en plus. 

Vient ensuite Abstract Rapture, groupe Luxembourgeois de son état. Je les avais déjà vus, au Luxembourg justement, en première partie de Channel Zero et avais été plus qu'agréablement surpris par cette découverte; je me réjouissais donc de pouvoir les revoir ce soir. Malheureusement, malgré des qualités indéniables, leur set m'aura beaucoup moins convaincu cette fois-ci. Peut être est-ce à cause des quelques imprévus de line-up expliqués par le chanteur entre deux morceaux, nous racontant que ce mannequin qui trônait sur le coté gauche de la scène depuis le début du set, non sans intriguer l'assemblée, était un petit clin d'oeil à l'un de leurs guitaristes qui, victime d'un incident au boulot la veille, ne pouvait pas se permettre de venir assurer le show; et nous expliquant également que le guitariste effectivement présent est un petit nouveau qui assure (et de fait, il jouait comme un beau diable) car leur ancien gratteux a rejoint les rangs de Satyricon (excusez du peu !); mais toujours est-il que même si j'admirerai la performance des musiciens, je ne parviendrai pas cette fois-ci à me plonger dans leurs compositions, peut être un peu le cul entre quatre chaises. Ainsi, leur set un rien écourté de par l'absence d'un guitariste aura réussi à nous emmener vers des horizons aussi différents et éloignés que du Meshuggah, du néo métal, du métalcore, du death et du bon vieux Machine Head époque Burn My Eyes. 

Puis vint le tour d'In Arkadia. Pour être franc, j'ai déjà pu croiser leur route à quelques reprises, en venant même à partager l'affiche avec eux; et à chaque fois j'ai eu énormément de mal avec leur prestation et leur musique. J'ai bien tenté de leur donner une nouvelle chance, mais dès les premières secondes du concert j'ai eu comme une poussée de boutons. Leur truc à eux, c'est le deathcore à l'américaine, avec chorégraphies crabcore, samples dubstep entre les morceaux, infrabasses à chaque nouveau riff et beaucoup, beaucoup de moments pose sur scène, oserais-je dire que tout cela est horriblement cliché ? Toujours est-il qu'après deux chansons, j'aurai jugé préférable de passer leur temps de set au bar à discuter avec des amis, et même la présence assez surprenante de Kevin Folley (Benighted pour ceux du fond qui ont encore la tête dans le cul du weekend) en guest afin d'assurer derrière les futs une reprise de Hatebreed ne parviendra pas à relever l'intérêt du concert pour moi. Suivant ! 

Et enfin, Dyscarnate ! Une claque en pleine figure ! Après un changement de plateau, voici le power trio british sur les planches, le temps de faire une petite balance et d'asséner en guise de soundcheck un Praise The Lord ardant à l'assemblée, oui oui, le morceau de Dying Fetus, autant dire que Dyscarnate annonce la couleur d'entrée de jeu. Pendant une heure, ils balanceront des morceaux tirés de l'ensemble de leur discographie avec maitrise et présence sur scène; le groupe en imposant façon Dying Fetus (encore eux), un bassiste chanteur, un guitariste chanteur lui aussi et un batteur qui n'a rien à envier à un Mike Smith ou un Derek Rody. Signe assez révélateur d'une certaine différence de public selon les groupes, la fosse était remplie pendant le set des Anglais d'une bande de headbangers que l'on n'avait pourtant croisé qu'au bar le restant de la soirée, tandis que le public plus "diversifié" qui avait assisté à la prestation des autres groupes était plus en retrait, voire même justement au bar. Confirmant leur intérêt aussi bien en studio qu'en live, Dyscarnate a toutes les cartes en main pour devenir l'une des nouvelles références de la scène death metal et c'est sous le choc de cet excellent concert que je quitterai la belle ville d'Arlon, non sans vous recommander, chers amateurs de death, de vous pencher sans hésiter une seule seconde sur la discographie du groupe, qui reviendra chez nous dans un mois d'ailleurs au cas où le baptême du live vous tente !

Kataklysm, Krisiun, et Fleshgod Apocalypse : trois références en leur genre et trois facettes bien différentes du death metal réunies au coeur d'une même tournée qui suinte bon la brutalité, vous pensez bien que votre serviteur n'allait pas louper cette occasion de se décrocher les cervicales au Biebob ! 

Alors le Biebob, c'est peut être loin, mais à chaque fois qu'on y va on a un peu son petit rituel avec le "pèlerinage" au Metalzone et la tentative de damage control pour son compte en banque lors du passage à la caisse. Chose que j'aurai pour ma part à nouveau faite entre la séance d'interview de Kataklysm (que vous retrouverez au plus vite sur le site) et le début du concert. 

Un concert qui commence par la prestation des Italiens de Fleshgod Apocalypse (pour les plus moqueurs d'entre vous, oui, leur stand de merch se transforme bel et bien en épicerie) et la première chose qui marque quand le groupe monte sur scène, c'est à quel point ils continuent d'affiner leur image. Après avoir pu les voir progressivement mettre au point leurs costumes de scène, camoufler l'exubérance de leurs instruments et intégrer un véritable pianiste sur scène en lieu et place des bandes samplées, je peux constater ce soir que premièrement ils sont passés par la case luthier pour se faire faire des guitares et basses aux allures de violons, et deuxièmement une chanteuse les accompagne, habillée comme si elle sortait de la comedia del' arte. Cette dernière restera d'ailleurs en retrait tout le temps du set, appuyant les chants clair et effectuant les chœurs que l'on peut entendre sur le dernier album. Car oui, parlons en du dernier album ! Il avait effectivement la part belle sur la setlist, comme on pouvait s'en douter, d'ailleurs Mafia et Oracle furent complètement écartés du concert, le groupe se contentant d'alterner des titres de Labyrinth et Agony. Bonne prestation du groupe mais tout n'était pas rose sur cette grosse demie heure de set, ainsi les guitares étaient relativement en arrière dans le mix, les riffs plus rythmique complètement bouffés par les samples et le piano; et le batteur a fait preuve de quelques signes de faiblesse sur la fin du set, sortant du clic par moments. Fleshgod Apocalypse confirme néanmoins leur statut de groupe majeur au fil des années ! 

Je ne m'en suis peut être pas rendu compte pendant le set de Fleshgod, mais le Biebob est bondé ce soir, et à mon avis on ne devait pas être loin du soldout. Vu la densité du public présent, quitter le premier rang pour rejoindre le bar fut quasiment une mission impossible. Et revenir au premier rang, n'en parlons pas, je regarderai donc Krisiun par dessus les têtes séparant la régie de la scène. Vous avez déjà vu un concert de Krisiun ? Vous savez donc que c'est vachement brutal, que ça a cette caractéristique "pan dans la gueule" typique des groupes Brésiliens, et que le trio envoie du bois sans répit, et c'est de nouveau ce qu'il s'est passé ce soir, un concert classique du groupe ponctué par un certain engouement du public sur une reprise du fameux Black Metal de Venom. Krisiun ne change pas et c'est bien tout ce qu'on leur demande. 

La salle est comble pour le concert de Kataklysm. La bande à Maurizio est manifestement contente d'être là, le nouveau batteur martelant ses futs sans répit et faisant preuve d'une maîtrise certaine du blastbeat et du gravity blast tandis que les compositions extraites du dernier album, Waiting For The End To Come, semblent vraiment taillées pour le live, emmenant un public déchainé à l'abattoir. Tandis que Fleshgod faisait la part belle à ses deux dernières galettes, la setlist des Canadiens présentait un parfait compromis entre le petit nouveau et les hymnes ponctuant leurs discographie. Bref, Kataklysm était déchainé et le public le leur rendait bien, leur offrant un pit agité du début à la fin. Je dois dire que ça faisait longtemps que je n'avais plus vu Kataklysm, ce concert de qualité m'aura clairement donné envie de me replonger à nouveau dans leur discographie. Seul petit bémol concernant les lights laissant de bien trop longs passages de stroboscope agressifs, particulièrement désagréables à bien des moments. 

Moralité, une excellente soirée, de toutes bonnes prestations, des temps de set respectables pour chaque groupe, dommage que les affiches tendent de plus en plus à se diversifier un peu trop (souvenez vous de la tournée Hypocrisy / Dying Fetus / Heaven Shall Burn) car quand on se casse le cul à y mettre un poil de cohérence musicale sans chercher à donner toujours plus de groupes, mais toujours moins de temps de set; on se retrouve avec des réussites totales comme cette tournée "Waiting For The End" !

Un grand merci à Rockthenation pour l'accréditation.