Bientôt 20 ans d’existence pour les Cavanagh ; qui nous font quasiment, en guise de nouvel album le coup du best of. Enregistré, composé, re peaufiné par le groupe, ce « Hindsight » se trouve être en fait un balayage semi acoustique de morceaux anciens ou plus récents parsemant la carrière du groupe ; l’unanimité des titres étant tirée de leur metal dépressif et non de leurs explorations occasionnelles doom/death. Nouveaux arrangements orchestraux, harmoniques, électriques (enfin ce qu’il en reste…) visant donc à encore ciseler un peu plus l’univers nostalgique aux émotions si profondes du combo ; avec en prime, merci mon dieu, un nouveau « Unchained- tales of the unexpected » inédit et délivré comme une obole.
Figure de proue du rock/metal anglais depuis des lustres et ayant influencé une multitude de bands, l’évolution musicale a conduit Anathema a des années lumière de la constellation metal, à proximité de la galaxie « Chamallow ». Et cette galette distillée allégrement, sur laquelle on pourrait judicieusement apposer le qualificatif « Ambiant », risque de vous faire cataloguer Klimt1918 dans les groupes Thrash de la planète Dagobah.
Des plages devenues classiques donc, ou chaque titre est dépeint à coup de pinceau aux touches subtiles : Tempos lents, pianos évanescents, arpèges guitaristiques volatiles ; mandolines éphémères, violoncelle de l’ami de toujours Dave Wesling –tournée commune en 2004-, et voix envoutante et plaintive sur un fil conducteur usuel mélodique triste.
Les Cavanagh se lâchent sur l’esthétisme auditif raffiné ou chaque angle est scrupuleusement et soigneusement arrondi pour atteindre l’excellence. La magie démoralisante de « Fragile dreams », la fragilité féminine de « A natural disaster », ou le duo de « Temporary peace »ne pourront que vous subjuguer. Et ce d’autant plus aisément qu’ils vous sont familiers.
Le groupe profite de son savoir faire, de ses plusieurs centaines de concerts donnés à travers le monde, et de sa propension à vous émouvoir et vous toucher au cœur. L’alchimie complexe et talentueuse fonctionne sur chaque titre séparément, mais à l’écoute ininterrompue de cet « Hindsight », on en ressort apathique, vidé, mal à l’aise, dépressif à tendance suicidaire… Le dessein du combo est donc aisémént atteint, mais les facettes « déjà entendu » (et pour cause), « aseptisé », « pas metal pour un sou », laissent un petit sentiment rébarbatif encore amplifié par le remake.
Cette offrande est à réserver aux fans d’Anathema ou à ceux souhaitant les découvrir, en attendant le prochain album sur lequel ils travaillent, intitulé « Horizons », et devant être d’après eux « au-delà de toutes vos espérances » ! Prévoyez donc des antidépresseurs et des kleenex, ou une culotte de rechange si votre sensibilité est à fleur de peau.
MPK (07/10)
www.facebook.com/weareanathema
Kscope-Peaceville Records / 2008
Tracklist (52.42) : 1. Fragile Dreams 5.30 2. Leave no Trace 4.52 3. Inner Silence 3.40 4. One Last Goodbye 6.03 5. Are you There ? 5.18 6. Angelica 5.00 7. A Natural Disaster 6.20 8. Temporary Peace 5.10 9. Flying 6.27 10. Unchained (Tales of the Unexpected) 4.18
Groupe venant de Townsend (Massachusetts/ Usa), formé à l’été 2001 par Chad Fisher et Joe Kurland, Armory se proclame influencé par les groupes Heavy et Power européens des années 80, et souhaitant intégrer aux compositions dues à cet héritage, des éléments Thrash ou Prog. Les 10 titres originaux furent ainsi écrits puis enregistrés par le duo avec pour chanteur, Adam Kurland, le frère au timbre de voix si cristallin. Le bassiste Thomas Preziosi, au style à la Steve Harris, les rejoint par la suite, alors que tous quatre étaient ados dans le même lycée avec la passion commune du Heavy. Histoire de potes et de famille, puisque c’est l’ainé des frères Kurland, Jason, qui écrivit les lyrics teintés d’Epic et de Fantasy. En 2004, ils réenregistrent les plages et sortent un album autoproduit intitulé «The dawn of enlightenment» qui, quoique bien accueilli souffre de deux défauts majeurs: une qualité de son médiocre, et l’absence de promotion.
Dear Superstar nous vient d’outre Manche, et plus précisément de Rossendale, Manchester. Le combo s’est formé en 2004, est composé de cinq membres, et a déjà délivré une première contribution autoproduite en 2006, « Confessions of a twisted mind » ayant surtout reçu de bonnes critiques chez nos voisins anglais. Ils sont, à l’image de l’artwork cover plutôt réussie et subjective du contenu de ce « Heartless », jeunes, beaux, maquillés, tatoués, et avec une méga pèche. Des looks d’enfer, travaillés à l’extrême, allant de la tonne de gel dans la coiffure à la petite touche émo, dans un but semblerait-il d’incarner la new rock n’roll attitude de ce début de millénaire. Honnêteté réelle des mancuniens ou juste démarche commerciale afin de ratisser large ; je vous laisse en juger par vous-mêmes. Ce qui est certain est que l’effet est saisissant, mais encore faut-il qu’il y ait un support musical de qualité pour espérer devenir les nouveaux Beatles.