Comme tout groupe polonais du moment qui se respecte, Shadows Land plagie à outrance Behemoth : même voix, même son, mêmes riffs, même jeu et son de batterie, mêmes doublages de voix, et j'en passe ! Les amateurs de Behemoth ne seront peut être pas déçus, et c'est sûrement le seul bon point de marqué pour le groupe avec cet album. Ceci étant dit, il ne faut tout de même pas être de mauvaise foi et reconnaître que parmi cette foule de clones de Behemoth, Shadows Land est un de ceux qui tire le mieux son épingle du jeu.
En effet en donnant à sa musique une dimension relativement déjantée, le groupe arrive par moments à s'écarter timidement du géant Black / Death polonais qu'est Behemoth, et certains passages décousus et relativement étranges sonnent presque comme certains morceaux de groupes tels que Spiral Architect, The Dilinger Escape Plan, et d'autres influences pour le moins étonnantes au sein de cet album. Des passages électro ponctuent certains morceaux (« Decimal ») et comme tout groupe qui s'inspire aussi fortement de Behemoth, le niveau technique des musiciens est irréprochable.
Mais malgré ces timides tentatives d'émancipation vis à vis de sa muse, Shadows Land n'en reste pas moins une copie conforme de Behemoth, qui n'égale évidemment pas son maître, et même si certains morceaux tels « Vortex » voguent vers des horizons plus personnels, il se retrouve dans cet album tous les éléments principaux et si caractéristiques de Behemoth, utilisés de façon assez indécente.
Cet album est donc à conseiller à tout fan de Behemoth vivant en autarcie plongé dans ce style, mais je ne pense pas que le commun des amateurs de death-metal puisse y trouver son compte, tant le groupe se noie dans la floppée de clones des maîtres polonais. Il ne reste qu'à souhaiter que le prochain effort de ce groupe soit bien plus personnel, car la tutelle écrasante de leurs compatriotes a visiblement réduit au silence toute initiative personnelle, et la reprise de Mayhem (« Pagan Fears »), morceau d'ailleurs repris un nombre incalculable de fois par toutes sortes de groupes et joué de toutes les façons possibles et imaginables, n'apporte rien de plus à l'album tant elle reste dispensable et sans intérêt bien particulier !
Cet album officie dans un genre comparable aux groupes de Hard Rock U.S des années 1990. Les guitares plombées balancent de gros riffs rock, parfois tirant un peu vers le funk. Ici tout est réunit pour placer cet album dans la lignée d'opus qu'ont pu délivrer auparavant des groupes tels The Cult, L.A Guns, Guns'n'Roses (période Use Your Illusion), Bon Jovi, etc etc. La production typiquement américaine est là pour nous le rappeler. Les morceaux sont donc axés sur la prédominance du tandem voix/guitare, assez irréprochable pour ma part. La voix officie certes dans un banal registre Hard Rock U.S, mais se permet de petits écarts, empruntant des sonorités à Bono (U2) tant qu'aux voix éraillées des bluesmen.
Le Centinex nouveau est arrivé, et c'est une bonne surprise !