Formé par Jörgen Sandström (ancien d’Entombed ou Grave), Lord K Philipson de God Among Insects ou Dark Funeral et Tobias Gustafsson de Vomitory ou God Among Insects, Torture Division est un groupe suédois qui déjà, met l’eau à la bouche en voyant son line-up. Mais s’agit-il ici seulement d’un all star band sans véritable saveur comme souvent ou d’un vrai groupe défouraillant les foules ? 

Dès l’entame de cet Evighetens Dårar, vous n’aurez d’autres choix que de choisir la deuxième option. Mixé par Dan Swano, cet opus fleure bon la Suède et ce son si typique du death suédois. Enfin, quand je dis opus, il s’agit plutôt d’une compilation. En effet, le groupe a décidé de réunir leurs trois dernières démos sous un seul et même album. Que cela soit sur des compos plus groovy comme « Ravishing Rampage Sluts » ou sur des titres bourrins comme « The Axe Murderer » (9 secondes et c’est emballé !), Torture Division fait preuve d’un talent et d’une maitrise à hauteur de ce qu’on pouvait attendre au vu de ses membres. Même si on pourrait regretter une durée un poil courte, Evighetens Dårar est un album de death suédois comme on les aime : agressif, rentre-dedans, oppressant mais avec cette touche de mélodie ça et là, ces éléments « exotiques » comme par exemple un chant en suédois sur la plage éponyme. Mais le metal de Torture Division est aussi taillé par le live : les compos et les riffs sont acérés au maximum avec des breaks, des pauses, des blasts, des midtempos qui doivent rendre parfaitement sur scène toute cette débauche d’énergie présente tout au long de l’album. 

Un all star band qui ne se contente pas du nom de ses membres pour exister et qui décide de bosser sur sujet pour que le groupe soit reconnu pour la qualité de son metal et non pour ses membres, voilà ce qu’est Torture Division. Espérons que la démarche entamée dure longtemps encore et qui sait, avec un nouvel album pour bientôt ? Je l’attends de pied ferme en tout cas !

Supercastor (8,5/10)

Site officiel 

Abyss Records/Clawhammer PR / 2010
Tracklist (27:52) 1. Traumatic Inhuman Severance 2. Heretics! Now! 3. Eld Och Plågor 4. Total Death Punishment 5. Overtorture (Bound to Be Dead) 6. Righteous Fore Ensemble  7. The Axe Murderer 8. Under Fire Command 9. Ravishing Rampage Sluts 10. Evighetens Dårar

La promo, c’est quand même le premier contact du public avec le produit et il faut donc y faire attention. Regardez Baffie et son film « Les clés de bagnole » : il avait choisi de baser sa promo en disant : « N’y allez pas, c’est une merde ». Résultat, tout le monde l’a pris au mot et peu d’entrées plus tard, ce fut un bide total. En promo, il faut donc faire plutôt gaffe à ce qu’on fait.
Et contacter un hamster pour être chroniqué dans son webzine en laissant planer un doute sur la qualité dudit webzine parce que celui-ci n’a pas encore chroniqué un petit EP deux titres (alors que toute la presse mondiale l’a soi-disant chroniqué), il faut soit une grosse dose de folie soit être carrément certain des qualités de son produit, être sûr que son produit va plaire. Mais passons outre cette approche douteuse et vérifions si ce le produit vaut le coup.
Et ici, il s’agit de quoi ? Un EP deux titres. Ca devrait donc être de courte durée et même carrément trop court pour se faire une vraie idée du style mais les gars d’Abysse pratiquent un metal « ambient » et on dépasse les dix minutes pour chaque compo. En voyant la durée de chaque plage, je m’étais attendu à retrouver un travail très fouillé, au niveau des guitares, des lignes de batterie, surtout avec la mention prog un peu partout dans la promo. Et là, bizarrement, malgré le travail de composition, je me suis fait chier. Certains passages de guitares sont étirés en longueur jusqu’à carrément ennuyer l’auditeur. Le travail mélodique est certes important mais la musique d’Abysse gagnerait énormément en efficacité en se faisant plus concise.
En diluant au maximum sa musique et ses riffs, Abysse perd en saveur et perd ses auditeurs. Surtout quand les passages les plus intéressants s’arrêtent abruptement pour laisser place à un riff tournant en boucle sans variation ou presque pendant de (très) longues secondes. Les transitions entre les différentes parties/ambiances sont d’ailleurs très souvent trop abruptes pour que l’on puisse parler de transitions « naturelles ». Même constant au niveau de la batterie malheureusement. Les lignes sont trop ressemblantes pour intéresser l’auditeur tout au long de l’EP. Peut-être la musique du combo aurait été plus intéressante et percutante avec un chanteur qui aurait pu moduler et rendre le tout plus profond encore. Mais Abysse a fait le choix de faire du metal instrumental et donc, pas de chanteur à l’horizon…

En somme, Abysse et son vide est forme me fait l’effet d’un pétard mouillé ou d’un soufflet retombé. On voit le produit, on est impatient de savoir ce qu’il dans le ventre, on a même l’eau à la bouche en se disant qu’au vu de la longueur des titres, on va avoir une avalanche d’éléments divers et intéressants à se mettre sous les crocs… Et une fois qu’on l’a écouté, on en ressort avec un sentiment de déception, un sentiment de quelque chose d’inachevé. Il y a certes de bons éléments mais le sentiment de s’être fait avoir sur la marchandise prédomine…

Supercastor (03/10)

Myspace Officiel : http://www.myspace.com/abyssegroupe

Blue Wave Production – 2008

Tracklist : 1. Déviance 2. One Last Breath

Je vous avoue avoir été surpris en recevant cette première démo d’Arganork. En effet, ce n’est plus si courant que ça à l’heure des mp3s, ipools et consorts de voir un jeune groupe se lancer « à l’ancienne » en sortant sa démo sur cassette. Et oui, ne jetez pas vos vieux lecteurs, vous en aurez besoin pour écouter cette sortie. 

One-man band fondé par Satyriasis Demonius von Nettesheim (aussi responsable des méfaits de CosmoLoco, un groupe de brutal death /grindcore expérimental), Arganork officie ici dans un registre black de chez black. Parlant de thèmes comme le paganisme, l’occultisme, le satanisme, la sorcellerie, Dusios est un album qui a la bonne idée de ne pas se laisser enfermer dans un style trop typé qui pourrait rapidement lasser. Au contraire, la cassette propose pas mal d’éléments divers dont le plus flagrant est un gros travail au niveau mélodie. Même si la base reste un black metal dans la plus pure veine avec une production et un son cradissime, Arganork a eu la bonne idée de bien bosser ses compos et lignes de guitares pour apporter énormément de variations et de mélodies.

Et ces variations et mélodies trouveront un espace parfait pour s’exprimer sur un titre comme « Elsass ». Nom de sa région natale, « Elsass » est un titre fleurant bon les expérimentations instrumentales et mélodiques avec une intro au synthé comme J-M Jarre peut en faire supplée par un piano et une batterie calme vibrant au rythme militaire. Ce titre fait un peu office de clairière dorée dans une forêt noire comme le charbon. Une fois cette clairière instrumentale traversée, retour dans la forêt sombre à coup de riffs aggressifs, d’ambiances sombres et malsaines, de batterie en mode blastbeat perpétuel (sauf lors des pauses mélodiques, rares moments de répit dans la violence de l’album). 

Débarquant de nulle part dans un genre où les groupes sont légions et où il est parfois difficile de se faire une place, Arganork a au moins le mérite d’essayer et de proposer quelque chose de cohérent, de bien fait, de riche musicalement. Une toute bonne première démo donc, en espérant que le sieur von Nettesheim confirme sur un premier full-length…

Supercastor (07.5/10)

Site Officiel : www.arganork.fr
Myspace Officiel :  www.myspace.com/arganork

Ancestrale Production / 2010

Tracklist : 1. Ouverture 2. Dusios 3. Le Règne du Néant 4. Les Dimensions Interdites 5. Elsass 6. Immortel 7. Le Chariot de feu 8. Mauvais Augure 9. Tourments