Archive for the ‘ Démos ’ Category

Atroxentis – Verus Dominus

453383À une époque où les sorties se doivent d’être formatées au possible, prémâchées pour convenir à cette horde de fans édentés adeptes de bouillie sucrée, il subsiste heureusement des groupes plus exigeants, plus ambitieux, qui vont plus loin que le simple “intro-couplet-refrain-couplet-refrain-outro” basique, des groupes qui ont encore des idées. Une intro acide, certes, mais ô combien d’actualité quand j’épluche les arrivages et que je ne parviens pas, après 5 écoutes, à distinguer un morceau d’un autre tant ils sont interchangeables. Alors, quand on a la chance de tomber sur un groupe original, on savoure. On se pose. Hors de question de se le farcir dans les esgourdes dans le train. Non, on prend un casque, on se pose dans un coin où personne ne viendra vous déranger et on profite. Cerise sur le gâteau : dans le cas présent, c’est une sortie indépendante, et là on se dit qu’il y a encore de l’espoir… à moins que ce ne soit justement cette indépendance qui offre plus de libertés au groupe ? Aucune idée, mais en tout cas, Atroxentis a su frapper juste avec ce Verus Dominus qui a tout ce qu’il faut pour venir titiller des formations bien plus renommées mais pas forcément aussi inspirées.

Atroxentis ose et propose 5 morceaux (et une intro) d’un Death Metal travaillé, qui n’entre pas dans la course à la rapidité ou la brutalité. Non, Atroxentis joue plutôt la carte de l’ambiance, quitte à truffer ses morceaux d’interludes plus aériens ou à opter pour le mid-tempo. Sur le papier, on pourrait craindre l’indigestion (pas un seul morceau sous les 10 minutes), mais c’est justement cela qui fait la force de cet album. Verus Dominus prend le temps de poser son ambiance, reprenant certains patterns plusieurs fois au cours de chaque morceau en guise de fil conducteur sans pour autant tomber dans la redite (vous savez, le syndrome Gojira). Ajoutez à cela une production à mes yeux parfaite pour ce genre (mix et mastering made in Pologne, chez Sound Division Studio, excusez du peu), un artwork somptueux et un concept recherché (l’homme vs son environnement) et vous obtenez une galette de Death plus que recommandable.

À l’instar d’un Slaughtery en son temps, Atroxentis fait partie de ces groupes belges bourrés de talent qui mériteraient tellement plus d’attention. Plutôt que de signer des formations à la mode, les labels devraient plutôt donner leur chance à des groupes comme Atroxentis… L’industrie musicale se porterait peut-être mieux… à moins que je ne sois qu’un doux rêveur.

Mister Patate (8,5/10)

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Indépendant / 2014
Tracklist (57:20) 1. Ante Bellum 2. Initium Possessionis 3. Res Perit Domino 4. Lente Mortis 5. Probatio Diabolica 6. Verus Dominus

Eyes Of The Insane – Eyes Of The Insane

Récemment, j’ai appris que certains groupes n’osaient pas envoyer leur galette à Metalchroniques de peur qu’elle soit chroniquée par bibi. Haha. Je me marre. Comme si mon seul boulot au sein de la rédaction était de tailler sans retenue tout ce qui passe. Face à une telle attitude, une seule pensée me vient à l’esprit : s’ils étaient vraiment convaincus de la qualité de leur album, ils n’hésiteraient pas à l’envoyer. Un peu comme Eyes Of The Insane, petite formation belge qui m’a contacté il y a peu en insistant pour que ce soit moi qui chronique leur première sortie, un trois titres. Même pas peur. J’aime ça… mais est-ce que j’aime pour autant leur musique ?

Pour être franc, il y a à boire et à manger sur cette démo trois titres (et ça me permet de faire une chro track-by-track). "Black Doom", tout d'abord, ouvre les hostilités de manière convaincante. Le rythme est bon, le son est bon, le riff est sympa, il y a une petite touche de groove qui fait du bien par où elle passe. À ce niveau-là, Eyes Of The Insane a su pondre un opener qui fait monter immédiatement la pression et qui attire l'attention. On ne perd pas de temps, on prend à la gorge. Mais qui dit "opener en béton" dit aussi "attention, il va falloir assurer derrière", et "Crucify" peine à faire aussi bien que le premier morceau. Les raisons ? Difficile à dire, mais il se pourrait aussi que le dernier morceau, "Insanity", y soit pour quelque chose. Parce qu'"Insanity" atteint le même niveau de qualité que "Black Doom", avec la même efficacité, le même groove, la même hargne. Un morceau moins bon sur un album entier, ce n'est pas une catastrophe. Sur une démo trois titres, ça fait bien plus mal.

Avec ce premier effort, Eyes Of The Insane n'a pas à rougir. Leur son est efficace, ils ont de bonnes (et parfois de moins bonnes) idées, ils ont un petit je-ne-sais-quoi qui me rappelle Channel Zero (pas le Channel actuel, hein, le bon Channel)… Ce n'est certes pas parfait, loin de là, et la démo souffre de la présence d'un titre plus faiblard, mais on a ici un groupe avec de bonnes bases et je suis sûr qu'à force de persévérance, ils pourront nous proposer quelque chose de plus cohérent et de plus ravageur. Continuez comme ça !

Mister Patate (6,5/10)

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Autoproduction / 2014
Tracklist (xx:xx) 1. Black Doom 2. Crucify 3. Insanity

 

my-imperiumLes jeunes lyonais de My Imperium n'ont pas perdu de temps. Jugez plutôt. Le groupe fondé il y a un peu plus d'un an, sort sont premier EP Amongst The Ruins composé de six morceaux dont une reprise du fameux "Stabbing the Drama" du non moins fameux Soilwork. Commençons par les choses positives. Les compos sont bien emmenées et les riffs accrocheurs. On constate  toutes les influences d'In Flames période 2000 et des suédois susnommés. "Rise" est ses riffs mi-tempo permettent de mettre en valeur les talents de l'excellent chanteur à la voix puissante et juste. On constate aussi un évident talent de composition avec "A Thousand Scars" d'autant que le groupe se risque à autre chose que le death melodique en introduisant ça et là des éléments blacks et atmosphériques. Tout un programme. Rien de révolutionnaire mais un morceau servi intelligemment au sein d'un Ep respectable.

Alors voilà, dans l'histoire du death suédois tout a été fait – ou presque – et je me demande de quelle manière un groupe pourrait revenir sur un mouvement qui semble être déjà bien entamé. Les lyonnais s'en sortent bien grâce à un sens évident de la mélodie et un bon niveau technique général. Toutefois, est c'est le point négatif de cet EP, le son n'est pas à la hauteur d'un style qui se veut technique, d'une part, et sophistiqué au niveau du mix et du mastering, d'une autre.

Il faut bien couler une première dalle pour avoir une fondation complète, c'est ce qu'est sensé faire un EP, alors gageons que le combo parvienne à transformer l'essai en se montrant plus généreux pour l'album, c'est là tout le mal que je leur souhaite.

Aske (7/10)

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Autoproduction / 2014

Tracklisting : 1. Into the fire 2. Rise 3. Breed 4. Time to pay 5. A thousand scars 6. Stabbing the dream (cover Soilwork)