Asia – Phoenix
Posted by BaptisteMai 29
Les méandres et les tournants de la carrière d'Asia donnerait le tournis à un pilote de F1… Après des années de séparations, de reformations, de désaccords, de line up frag-mentés et plus ou moins bancals, Asia se présente aujourd'hui comme à l'aurore, lors de la sortie de son mythique premier disque. Voici donc le Asia formé de Wetton, Downes, Howe et Palmer que l'on n'avait pas vu ensemble depuis plus de vingt cinq ans. Cependant, l'on savait que l'association entre Wetton et Downes fonctionnait de nouveau puisque les deux leaders du groupe s'étaient associés pour produire, sous le nom d'Icon, des disques de bonne facture, inspirés de la musique d'Asia sans pour autant proposer le même style musical. Il semble que Downes ait franchi le pas d'une reformation au point d'abandonner son vieux collaborateur, John Payne, à sa carrière solo et au projet GPS.
Sur son site internet, Asia, ne présente aucun des albums de l'époque John Payne, laissant sous-entendre que rien n'a eu lieu entre 1990 et 2007 ; soit : il n'y a pas lieu de chercher ici le moindre lieu de parenté avec Silent Nation et tout le reste de l'ère Payne. Et à l'écoute du single « Never Again », on sent bien que le groupe a recherché la même recette que « Heat Of The Moment » ou « Don't Cry » : même riff accrocheur, même mélodie instantanée. Il est trop tôt pour dire si ce titre aura le succès de ses illustres prédécesseurs mais l'inspiration est bien là. À côté d'autres titres très AOR voir pop (« Nothing's Forever », le tout joli « Alibi »), le groupe a cherché cependant à introduire des éléments plus riches et progressifs.
Jadis cela passait par une orchestration virtuose, mais de nos jours Asia est bien plus apaisé. Pas de « Time Again » à l'horizon mais plutôt de longues plages atmosphériques souvent constituées d'un emboîtement de parties à tiroir (la suite « Parallel World… » qui permet à Steve Howe de s'exprimer à la guitare acoustique avec brio). On perçoit bien que l'expérience Icon est passée par là et cette influence s'exprime régulièrement, même sur des morceaux plus courts et évidents (« Wish I'd Know All Along » tout en finesse). De la sorte ce Phoenix devient très prenant et ce d'autant plus que la voix de John Wetton, malgré les années et les problèmes de santé du bassiste/chanteur, conserve sa magie mélancolique (la ballade « Over And Over »).
Admettons-le : il ne s'agit pas de rechercher l'unicité du premier Asia et le quatuor nous propose quelque chose qui se ressent évidemment du temps écoulé. Mais cette proposition se révèle assez envoûtante pour ne rien dépareiller dans la discographie du groupe.
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