Archive for juillet, 2012

Son : Bon.

Lumières : Pas mauvaises.

Affluence : Bonne.

Ambiance : Attentive (Fiend), remuante (Brume) puis impatiente (KGC).

Moment fort : La prestation de Fiend.

 

Entrons dans l'underground parisien. Loin du grand public plébiscitant les mastodontes de la musique, il existe un autre monde. Celui des concerts organisés par de petites structures passionnées. Sélection pointue et prix modeste sont en général l'usage. C'est ici le cas.

Rejuvenation Rec, label dont on reparlera dans nos pages, organise cette soirée au Rigoletto. Un restaurant qui est une histoire à lui tout seul. Beaucoup de concerts y sont programmés et on ne peut qu'encourager le public parisien à s'y intéresser.

Fiend commence les hostilités. Ce concert permet au groupe de Heytham Al Sayed (Senser) de donner signe de vie. Après un silence prolongé, il est plaisant de retrouver ce sludge/doom/core poisseux qui nous a tant manqué. Fiend est lourd, écrasant et terriblement efficace. Les musiciens ont de la bouteille (ex Treponem Pal, Senser, 13 Zealot) et ça s'entend. Al Sayed est visiblement heureux de jouer et transmet son enthousiasme au public qui le lui rend bien. Bonne prestation qui nous fait espérer qu'ils n'en resteront pas là. Un nouvel album, vite !

« Salut ! On est les Tina Turner ! » C'est sur cette intro détonante que Brume Retina débute un set bref mais d'une intensité ébouriffante. Noise, hardcore et surtout sans concession, Brume Retina concasse violemment son auditoire. On en ressort épuisé, bringuebalant mais heureux. Le tout donne envie de se plonger dans leurs deux albums (« Linéaire des libres » & « Agresse gueule »). On a assisté au gig « In your face » de la soirée.

Enfin, arrivent les Kabul Golf Club pour leur première visite en France. A Metalchroniques, on adore. A tel point que les Belges et leur « Bal du Rat Mort » font partie des grandes découvertes 2012. Malheureusement, le quatuor n'a pas de chance. Problèmes techniques à gogo et grands silences mettent à mal ce concert dont on attendait beaucoup. Un jour compliqué, sauvé par la qualité des chansons de leur unique E.P.

« 5 minutes 2 Midnight » et le fabuleux « Demon Days » restent d'efficaces brûlots. Le combo belge nous gratifie d'un inédit (« Moudjahidin ») efficace qui laisse espérer le meilleur. Dommage donc que la technique ait entaché ce moment. On les retrouvera lors de leur prochain passage.

On rate ChooChooShoesShoot pour une histoire de dernier métro mais on ressort revigoré par ce package.

Ces « petits » concerts permettent de découvrir, de s'abreuver et de vivre vraiment la musique. Underground ? Souterrain ? Peut-être. En tous cas, Rejuvenation Rec est un organisateur (et un label) à part qui sait se démarquer.

Alors, soutenez ce genre d'initiatives. Ça vaut vraiment le coup.

Nico.

Liens:

Rejuvenation Rec: http://www.rejuvenationrecords.com/

Photos: Fiend, Brume Retina, Kabul Golf Club   

Voilà qui est pour le moins singulier. Il y a peu, lorsque Devourment a annoncé son entrée en studio afin d’enregistrer un digne successeur à son Unleash The Carnivore, les réactions étaient, dans l’ensemble, enthousiastes. Enfin, on va pouvoir se remettre un gros morceau de barbaque bien saignante entre les quenottes ! J’avoue, cette annonce me fait aussi plaisir, mais il suffit de chercher un peu pour trouver quelques groupes qui nous proposent des albums idéaux pour toute personne en manque de brutalité extrême. Parmi eux, les Biélorusses de Relics Of Humanity, dont le premier album est une réussite.

Mis à part deux démos, Relics Of Humanity affiche un CV vierge, et c’est justement cette absence d’antécédents qui augmente la force de frappe de ce premier effort : tout respire la brutalité maîtrisée, la maturité, comme si ces gars avaient des années de bouteille et en étaient déjà à leur x-ième opus. La prod’ est correcte et bien équilibrée, les morceaux sont relativement variés au niveau du rythme et des ambiances pour éviter toute monotonie (l’album n’est pas très long non plus, ceci dit), le grogneur de service a un timbre sympa et « pas trop porcin » (on se comprend, hein, ça reste du guttural de base, pas du soprano) et les musiciens affichent une aisance et une maîtrise claires. Enfin, pour ne rien gâcher, l’artwork est tout bonnement superbe. Franchement, regardez-moi cette pochette ! Là où certains nous proposent des pochettes moches et sans inspiration, Guided By The Soulless Call affiche un petit bijou. Pros jusque dans l’apparence, ces Biélorusses.

En voilà encore un qui a placé la barre bien haut dès le premier album… je suis très curieux d’entendre la suite, mais je pense que Relics Of Humanity a les ressources nécessaires pour confirmer tout le bien que je pense d’eux à l’écoute de ce Guided By The Soulless Call.

Mister Patate [9/10]

Myspace officiel

Amputated Vein Records – 2012
Tracklist 1. Melting of the Forsaken Millions 2. Stench of Burning Heavens 3. …Of Mutilated Truth 4. Immortality Dethroned 5. Unleashing the Ungodly 6. Infinite Reign of Ominous 7. Pray for Obscurity 8. Depriving of Sacred Blindness 9. Fusion of Paralleled Forms 10. Annihilationism

 

Noswad – From Dust Till Dawn

Pour cette chronique, je m’écarterai volontiers un instant de mes contrées habituelles. Marre du Grind, le Death me sort par tous les orifices, le Black me casse un peu les burnes, à force, et puis il fait beau, les filles sont en mini-jupe, le soleil brille, j’ai envie d’un disque frais, simple, sympa, qui me foute la patate le matin tout en me collant un sourire sur la face. Un temps idéal pour Noswad, en somme !

Noswad ne fait pas de Metal, non, messieurs : Noswad fait du rock… et il le fait bien. Passé une petite intro qui vous met directement dans l’ambiance avec son petit harmonica, Noswad envoie un premier morceau tout à fait imparable, « Muddy Truck Driver », un bon riff, une petite touche d’orgue, des chœurs virils et une section rythmique qui envoie du bois. Il n’en faut pas plus pour pondre un morceau accrocheur, en fin de compte. Et les morceaux accrocheurs, Noswad sait les aligner. L’album défile, chaque chanson fait mouche dans son registre particulier : tantôt bluesy, tantôt plus pesant et flirtant avec le stoner, From Dust Till Dawn ne lasse à aucun moment.

Noswad nous propose ici un album agréable et efficace, qui ne souffre pas de véritable défaut. On a beau être loin du Metal, on ne peut que souligner la qualité de ce From Dust Till Dawn. Chapeau bas, les gars !

Mister Patate [8,5/10]

Myspace officiel

Autoproduction – 2012
1. Too Much Peyotl 2. Muddy Truck Driver 3. Dead Honeymoon 4. Reasons For Crying 5. Never Give Up 6. Reach Out 7. Stick To The Groud 8. Suspended In Time 9. Rest & Lay 10. Blind Dead 11. Surprise Me 12. Willing