Archive for avril, 2013

Stryper – Second Coming

stryperJe n'ai jamais eu beaucoup d'estime pour Stryper. Et ce non a cause de leurs ridicules accoutrements jaunes et noirs et de leurs permanentes d'une autre époque. Ni non plus à cause du caractère totalement téléphoné de leur hard US mélodique aussi formaté pour les radios US qu'un discours d'un télé-évangéliste destiné aux ménagères américaines. Je leur reprochais surtout de réduire une estimable et antique religion, fondée par quelques sectataires juifs vivant dans le dénuement et la simplicité à un gros spectacle au discours aussi niais qu'intéressé. Ni Paul, ni Pierre ne méritaient ces clowns de Stryper. 

Ceci mis à part (et c'est déjà beaucoup), ni les musiciens de Stryper ni Michael Sweet au chant n'étaient des manches et il faut leur reconnaître un certain savoir faire qui leur permit jadis vendre plusieurs millions de disques au États-Unis, en se positionnant intelligement sur le créneau (à prendre) du hard rock chrétien, mais aussi grâce à quelques singles efficaces (« Calling On You », « First Love » etc.) bien qu'un peu racoleurs. Écouter ce Second Coming ne fut pas pour moi un supplice même si l'exercice convenu de réenregistrer ses « classiques » pour s'en réappropier les droits est devenu bien (trop) banal. 

La bonne nouvelle (sic) est que ces nouvelles versions sont bien meilleures que les originales. Modernisées, plus puissantes et expurgées de certaines tics des années 80, les chansons de Stryper prennent finalement très bonne figure. J'ai eu ainsi plaisir à redécouvrir « Under Command », « Calling On You » ou « To Hell With The Devil ». Une certaine « niaiserie » renforcée par des paroles lénifiantes (hélas inchangées) n'est ici plus présente, remplacée qu'elle est par un heavy mélodique de bonne facture.

Il faut dire que, respectant un rythme de vie très chrétien, les musiciens de Stryper restent en forme et Michael Sweet est meilleur que jamais au chant malgré les années. Le groupe nous gratifie de deux nouveaux titres en fin d'album, plus qu'agréables sans être pour autant renversants. Il faut dire que l'originalité n'a jamais été l'objectif de Stryper, un groupe qui visait avant tout à rassembler plus qu'à révolutionner.

Baptiste (7/10 si on n'est pas un blackeux fou)

 

Site officiel

Frontiers / 2013

Tracklist (60:00) :  01. Loud N' Clear 02. Loving You 03. Soldiers Under Command 04. Makes Me Wanna Sing 05. First Love 06. The Rock That Makes Me Roll 07. Reach Out 08. Surrender 09. To Hell With The Devil 10. Calling On You 11. Free 12. The Way 13. Sing Along Song 14. More Than A Man 15. Bleeding From Inside Out 16. Blackened

Samedi 13 avril

Aimant oublier des choses à l’hôtel obligeant à repartir en arrière alors qu’on a déjà fait les 2/3 du trajet, je rate Aktarum (nous étions de toute manière partis trop tard pour voir Dyscordia, qui jouait encore avant). Petite photo de Dyscordia, puisque Christophe était arrivé à temps, lui:

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(Les photos de Dyscordia)

A en croire mes co-chambriers (arrivés à temps pour AKTARUM, eux) c’était un groupe de folk-metal tout à fait correct, peut-être pas la folie ultime mais qui fait passer un bon moment : on a vu largement pire en ouverture de festival.

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Set-list d’Aktarum :
Fight to Death
Black Troll
Imperial Troll
Air Force Troll
Rock'n Troll
Spiritual Troll
(Les photos d'Aktarum)

J’arrive donc tranquillement à la salle, vais retirer mon pass press même si a priori il ne me sera pas très utile, puisque d’interview il n’y aura plus. Dans tous les cas, si jamais j’ai besoin de faire des exercices pour mon dos en plein milieu de la journée, ça fera un endroit plus au calme… Là, on me dit que le responsable de la presse voulait être prévenu de mon arrivée, ça tombe bien, le voilà qui arrive : c’était pour l’interview d’hier.
– « Bah, c’était certainement non de toute manière ? »
– [mini temps de réflexion] « C’était oui. »
[Image mentale d’un bon gros tapage de tête dans un mur. Vraiment solide, le mur.]
[Pour info fut une époque j’achetais des albums juste parce que Sascha Paeth les produisait, j’adore (et regrette énormément) Heaven’s Gate, aujourd’hui encore il produit une bonne partie des albums que je préfère… en gros ça fait 15 ans que je me dis que vraiment j’adore tout ce que fait ce type, c’est juste dommage que je n’aurai vraisemblablement jamais l’occasion de l’interviewer… SALETE D’ACCIDENT A VALENCIENNES !!!]
– [après un petit « gloups » pas que mental] « Mais c’était à quelle heure ? » [après tout, si c’était dans les 18h ou 19h, il n’y aurait pas vraiment de regrets à avoir, puisqu’on était englués autour de Valenciennes.]
– « 20h. »
[Image mentale de fracassement de tête contre un mur. Vraiment absolument monumental le fracassement de tête.]
…Respirons, et tâchons d’aller voir ce groupe qui est en train de commencer son concert…

INFERNAL TENEBRA :

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Soit du death metal pas trop méchant (incroyable vu le nom, je sais), en tout cas avec ce qu’il faut de mélodique pour me causer en début de journée. Pas la folie ultime non plus, mais je m’étais attendue à subir ce groupe alors que pas du tout, ça passe plutôt bien. (…pour du gros méchant metal).
(Les photos d'Infernal Tenebra)
…Même si, forcément, je passe une partie non négligeable du concert à me dire : « 20h… à 19h45 nous étions sur le parking, j’ai bien envisagé deux secondes d’aller voir ce qu’il en était, mais s’il n’y avait pas eu d’évolution dans la journée, pourquoi y en aurait-il si tard ? Oh, allez, inutile, allons nous enregistrer à l’hôtel avec les autres, pas la peine de les charger avec mes affaires après tout. » / « 20h… » / « Au pire, si je n’étais pas partie du principe que le point presse était forcément fermé quand je suis arrivée hier, ne voyant personne devant, peut-être que… » / « Mais pourquoi suis-je donc si gourde ? » / « Mais pourquoi y a-t-il eu un embouteillage pour nous faire perdre 2h30 ? » / « MAIS POURQUOI LE MONDE EST-IL AUSSI INJUSTE !!!!! »
(etc., etc.)
Je ne vous cache pas qu’il me faudra un certain temps avant de dépasser tout ça… (ou du moins à arrêter de le ressasser, parce qu’au moment où j’écris ces lignes je ne sais pas si je l’ai déjà « dépassé »… *petite larme*)

Suit SEVEN KINGDOMS :

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Déjà vus en première partie de Stratovarius il y a quelques jours, j’ai préféré leur prestation belge. Déjà parce que la chanteuse était plus en voix (peut-être était-elle un peu malade à Paris, contaminant la chanteuse d’Amaranthe qui a dû se faire porter pâle pour un autre concert quelques jours après ?), peut-être aussi que l’on entendait mieux les instruments. Malgré tout, je persiste à dire que ce groupe manque de mélodies (en dehors des solos et du chant), à cause de ça ils sont agréables à suivre, d’autant qu’ils tiennent bien la scène, mais je n’arrive pas à accrocher totalement à ce qu’ils font, même si c’est tout à fait correct.
Set-list de Seven Kingdoms :
After the Fall
Forever Brave
Flame of Olympus
Fragile Minds Collapse
The King In The North
Into the Darkness
(Les photos de Seven Kingdoms)

Je profite de la pause pour faire un tour au « metal market », qui paraît léger au premier abord, mais quand on regarde plus attentivement il y a quand même un nombre raisonnable de vendeurs de disques et vinyles (seules choses qui m’intéressent vraiment dans un « metal market ») pour un festival de cette taille. Même pour ceux qui aiment s’habiller sur place, il y a largement de quoi faire. Après, c’est sûr, pour la nourriture ça a l’air léger… ceci-dit je ne mange jamais ce qui est vendu dans un festival, souvent trop gras pour moi (ou sinon c’est que je suis en pleine crise de tremblements pour cause de manque de nourriture) : voir si peu de choix peut choquer, surtout qu’il n’y a pas trois pelés deux tondus à ce festival, mais il faut dire qu’il y a une galerie marchande avec des restaurants juste en face de l’entrée de la salle, et pour le dimanche où la galerie est fermée vous avez un Quick et un ou deux autres trucs 3 minutes plus loin sur la droite. Il faut donc quitter l’enceinte du festival pour manger (correctement, en plus), c’t’horreur.

Retour à l’intérieur pour EMPYRIOS :

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Qui sont restés fidèles à eux-mêmes depuis que je les ai vus ici-même il y a deux ans : un truc assez déjanté, à fortes influences extrêmes à l’image d’un chanteur aux mouvements tout à fait originaux et improbables pour un groupe de metal… mais il est tellement dans son truc que ça passe comme une lettre à la Poste. Malgré tout, je n’arrive pas totalement à accrocher à ce qu’ils font… et l’estomac commence à se creuser : partons nous restaurer dans le centre commercial en face, ils proposeront sans doute moins d’accumulations de gras que ce qui est vendu dans l’enceinte-même du festival.
Set-list d’Empyrios :
Nescience
Renovation
Pandaemonium
The Eve Arose
Domino
The Glorious Sickness
Masters
Timelapse
A New Dawn
(Les photos d'Empyrios)

Et retour pour la fin du passage d’ASTRA :

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Qui me paraît très bien ! C’est puissant, mélodique, très bien chanté, ce qu’il faut de recherché mais pas trop histoire de ne pas verser dans le lourdingue saoulant : ma première découverte intéressante de ce festival, assurément. Je regrette de n’avoir vu que la moitié de leur set, mais je vais me rattraper sur les albums, c’est certain !
(Les photos d'Astra)

Direction la scène d’en face pour MANTICORA :

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…qui reste fidèle à l’image (certes ancienne) que j’avais d’eux, à savoir un groupe calibré, trop calibré. Plus précisément, c’est un groupe qui, sur papier, a tout pour me plaire : c’est mélodique, puissant, bien chanté et bien joué. Mais dans les faits, j’aime bien ressentir un peu de « l’âme » des musiciens, pour ne pas dire que c’est avant tout ça qui fait l’intérêt d’un groupe à mes yeux. J’admets qu’ils n’ont pas été servis par un son assez fouillis (premier son désagréable de la journée, voire du festival, pour moi), mais l’attitude sur scène ça c’est eux et uniquement eux. Or, ça se voit trop qu’ils ont prévu le moindre mouvement d’orteil auparavant, le chanteur me saoule à vouloir en faire des caisses dans le registre du bellâtre, etc. : au final, c’est autant ultra calibré que peu (res)senti. Et ça, pour moi, c’est rédhibitoire. Le public, assez massif pour la journée, les reçoit d’ailleurs plutôt fraîchement, comme quoi je ne dois pas être la seule à avoir un sentiment mitigé.
Set-list de Manticora :
In The Abyss of Desperation
Cantos
The Nightfall War
A Lake That Drained
Playing God
(Les photos de Manticora)

Nouveau retournement pour ROTTING CHRIST :

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Musicalement, c’est très bien : du black metal plutôt mélodique, bien joué et avec une bonne attitude des musiciens. Le chanteur se fendra même de quelques mots en français sans trop d’accent, c’est tout choupi (mais peut-être pas au goût des néerlandophones présents aujourd’hui ? Ils sont vraiment en nombre, je n’entends parler presque que flamand depuis le début de la journée, à tel point que je prends le réflexe de parler allemand au lieu de l’anglais quand on me parle « en étranger » !) Mais il y a quelque chose de profondément négatif dans certaines de leurs chansons, qui finit par me mettre mal à l’aise : je préfère aller prendre l’air vers la moitié ou les deux-tiers de leur concert. Certaines paroles profondément anticatholiques m’ont aussi fait tiquer (je suis croyante et pratiquante, si, si, c’est possible quand on aime le metal), mais ça n’est vraiment pas ça qui m’a fait baisser les bras avant la fin.
(Les photos de Rotting Christ)

Je reviens pour ORPHANED LAND dont j’ai toujours entendu beaucoup de bien :

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Peut-être justement attendais-je trop de ce concert, mais il m’a énormément déçue. Oui c’est original, oui c’est bien fait, oui ça a un côté puissant… mais il n’empêche que je me suis ennuyée. Peut-être parce que tout ça se fait sur un rythme trop plan-plan / calme, je ne sais pas, mais en tout cas je n’arrive pas du tout à accrocher, et ça n’est pas faute d’avoir essayé, croyez-moi. Une chose à noter cependant : heureusement que le chanteur n’a jamais tenté une carrière de gourou, parce qu’il a quelque chose d’envoûtant dans la voix, même parlée… je suis sure qu’il aurait fait fortune ! Une danseuse « à pans de tissus » (aucune idée du nom de ces choses) qui se débrouillait très bien aussi, je me suis amusée à vraiment détailler le moindre de ses mouvements et les mouvements que ça entraînait pour les pans de tissu… on est une fille ou on ne l’est pas !
Set-list d’Orphaned Land :
Barakah
The Kiss of Babylon
Birth of the Three
Olat Ha'tamid
Sapari
From Broken Vessels
Ocean Land
El Meod Na'Ala
Norra el Norra
Ornaments of Gold
(Les photos d'Orphaned Land)

Suit AMARANTHE :

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Inutile de revenir sur le côté trop commercial / « metal pour adolescents en pleine crise » que je leur reproche, disons juste qu’au moins leur set est suffisamment rôdé pour que ça soit le premier concert de la journée que je vois vraiment en entier. La chanteuse est moins exubérante qu’à Paris, mais c’est peut-être aussi parce que le public se montre moins réceptif, pour ne pas dire qu’il est particulièrement peu réactif aujourd’hui… parce que Behemoth a attiré des blackeux, parce que le public belge est comme ça en général ? Aucune idée, mais ça m’a marquée à plusieurs occasions. Elle gardera aussi son blouson en cuir pendant tout leur concert, l’ouvrant juste sur la fin : temps couvert + hangar = même moi je garde mon manteau pour regarder les concerts depuis au moins Manticora… et devant Amaranthe, je plains quelque peu le chanteur « bourrin » du groupe, qui réussit à rester en tshirt tout du long ! Il faut dire qu’il n’est pas présent sur toutes les chansons, ça aide peut-être… Le son étant mieux équilibré qu’à Paris on entend mieux les parties électro, renforçant le côté commercial de leur musique, mais tant qu’ils assument… Parce qu’Amaranthe c’est simple, dans le fond : une chanson rentre-dedans ? Une boucle électro-technoïde va marquer le temps et inspirer les heandbangings. Une chanson plus calme ? Les instruments habituels suffisent. Et là, je pose une question toute simple : depuis quand de bonnes guitares et une bonne rythmique ne suffisent pas à mettre une patate énorme à un morceau de metal ? Ah, à moins de considérer qu’Amaranthe ne fait pas vraiment du metal, mais un truc pour ados en mal de sensations fortes, d’où la présence de valeurs connues (« l’électro, c’trop puissant ») et de facteurs de différenciation (« il y a des guitares tu vois, eux c’est un vrai groupe, pas comme les autres vendus qui ont des gens qui composent pour eux »)… Mais peu importe, tant mieux pour eux si leur label les pousse et que ça marche pour eux : en soi, sur scène, ils sont efficaces.         
Set-list d’Amaranthe :
Invincible
Leave Everything Behind
1.000.000 Lightyears
Serendipity
Burn With Me
Mechanical Illusion
Rain
The Nexus
Amaranthine
Call Out My Name
Automatic
Hunger
(Les photos d'Amaranthe)

Passons aux pirates d’ALESTORM :

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…qui me permettent de comprendre pourquoi je croise régulièrement des gens grimmés en Jack Sparow depuis le début de la journée : c’est vrai que c’est de la musique pour pirates tout ça, LeChuck n’aurait pas renié ce groupe !
Par contre évidemment c’est marrant les premières minutes, mais au bout d’un moment je trouve quand même qu’on a fait le tour… et ça devient sacrément répétitif. Je veux bien croire que quand on a bien bu on est fin prêt à reprendre en chœur toutes ces chansons à boire, mais quand on n’aime pas particulièrement boire… bouairf, un peu lassant tout ça. Enfin, il n’empêche que c’est plutôt drôle, au minimum il y a toujours des comiques pour faire des âneries sur ce genre de groupe (…même s’il y a eu une tentative complètement avortée de chenille ? Y’a pas à dire, ils ne sont pas joueurs ces belges !), donc leur concert est globalement agréable, mais… j’avais beaucoup entendu parler de ce groupe : j’en attendais beaucoup, et au final je ressors un peu déçue de leur concert.  
Set-list d’Alestorm :
The Quest
The Sunk'n Norwegian
Shipwrecked
Wolves of the Sea
Nancy the Tavern Wench
Pirate Song
Back Through Time
Wenches & Mead
Midget Saw
Keelhauled
Rumpelkombo
The Huntmaster
Captain Morgan's Revenge
Rum
(Les photos d'Alestorm)

C’est pas tout ça, mais STRATOVARIUS s’apprête à entrer en scène… :

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…il est donc temps de partir à la recherche d’une place correcte ! Quelqu’un qui n’est pas sûr de rester devant me propose de le doubler, ce qui me donne droit à une vue du feu de Zeus… mais je ne resterai pas là pour autant : que le son ne soit pas parfait sur la première chanson ça arrive, qu’on n’entende pas du tout le clavier sur « Speed Of Light » (deuxième chanson de la soirée) c’est proprement intolérable ! Je recule donc un peu, trouve un endroit où le son est absolument nickel chrome, le hasard me met même juste derrière une bande de tout fous qui mettront une ambiance grandiose pendant tout le concert : il en faudrait plus des comme ça…surtout en Belgique ! Sur pratiquement toutes les chansons ils inventent une nouvelle ânerie, que ça soit le traditionnel « mouvement de guitares à la Scorpions », des « cornes » à trois mains – une et demi – trois mains, des bras dessus – bras dessous, etc. : ils assurent le spectacle dans la fosse. Timo est moins en forme qu’à Paris, mais comme il connaît bien sa voix ça passe bien : aucune note ratée, juste des notes baissées et le tout toujours bien juste. Mais surtout quelle patate ! Au final, c’est le premier groupe de la journée qui me donne vraiment envie de me lâcher, d’autant que les chansons du nouvel album passent vraiment bien sur scène. Pour la communication avec le public c’est dommage que le « nouveau » guitariste soit aussi souvent en mode Cousin Machin, mais au moins ce qu’il joue convient parfaitement. J’ai essayé de faire un peu plus attention au batteur, qui est en effet très porté sur le « tac-tac-boum / tac-tac-boum », mais dans le fond les Beatles ça n’est guère plus que ça et ça passe très bien avec eux : ce qu’il joue soutient bien les chansons, voire leur donne plus de pêche que le martellement répétitif de Michaels, donc bah bien. Histoire de ne pas se faire avoir (comme à Paris !), ce concert est joué en mode TGV : aucun temps mort, 15 secondes maximum pour introduire une chanson, même le solo de batterie est très écourté ce me semble, ce soir on enquille ! Ca leur permet de jouer « Unbreakable », qui n’était pas forcément prévue au départ d’après ce que dit Timo : je persiste à dire qu’elle ne me cause pas tant que ça cette chanson, de toutes celles du nouvel album jouées ce soir, c’est de loin celle que j’ai le moins aimé… elle a ses partisans, mais pour le coup je ne les rejoins pas. Enfin, pour entretenir la fierté nationale (de temps en temps, ça fait du bien), il faut remarquer que pour faire brailler le public sur « Hunting High And Low », Timo fait le coup de l’habituel « hier nous étions… », mais il évoque aussi Paris et à quel point ça a braillé chez nous (seule autre ville évoquée) ! Pour jouer sur une rivalité franco-belge complètement imaginaire ou parce que vraiment on a tellement braillé à Paris que nous sommes devenus la référence de la tournée ? Allez, soyons chauvins, disons que c’est parce que nous avons été excellents, après tout il est vrai que le public s’est d’autant plus lâché que Timo venait de dire qu’ils étaient obligés de raccourcir la set-list pour cause de couvre-feu arrivant à grands pas… Dans tous les cas, vraiment heureuse de voir Stratovarius revenir à ce niveau d’énergie sur scène.
Set-list de Stratovarius :
Abandon
Speed of Light
Halcyon Days
Dragons
-solo : batterie
Eagleheart
Fantasy
Destiny
Black Diamond
Stand My Ground
Unbreakable
Hunting High and Low
(Les photos de Stratovarius)

Les finlandais ont vraiment mis une patate énorme aux spectateurs : est-ce parce que de toute manière la majorité des gens n’apprécie pas du tout Behemoth ou parce qu’ils préfèrent aller rejoindre Morphée en restant dans cette énergie ultra positive, toujours est-il que la salle se vide d’au moins une grosse moitié quand BEHEMOTH entre en scène :

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Je dois avouer avoir moi-même tenu deux morceaux et demi, mais pas plus, je n’ai pas tenu ! Déjà, pendant les balances, c’était amusant de les voir passer deux à trois plus de temps sur la batterie que sur quoi que ce soit d’autre. Ensuite, c’est étonnant de voir si peu de monde devant cette scène alors que la Belgique a souvent l’image d’un pays où l’extrême est en vogue ? Mais voilà, la foule est déjà très clairsemée quand les polonais entrent en scène, et quand je partirai après ces deux morceaux et demi, il n’y a déjà plus que… le quart de ce qui était devant Stratovarius ? Au plus ? J’ai essayé pourtant, sincèrement, mes collègues de MetalChroniques se perdent si souvent en compliments sur Behemoth en concert que j’ai réellement cherché la lumière… mais je reste dans l’obscurité la plus totale, la masse sonore pour la masse sonore très peu pour moi. Après tout, musicalement, Behemoth c’est simple : deux-trois riffs, pas plus sinon ça ferait « vendu commercial », une petite variation à l’occasion mais rien de mélodique sinon ça fait vendu, etc. Le public est comique dans son genre aussi : je comprends mieux pourquoi il a été aussi froid pendant toute la journée, même/surtout pendant les groupes plus extrêmes… ça doit être mal vu de manifester de l’enthousiasme (vocal) chez les extrêmeux, en fait. Au bout d’un moment, ça saoule, ça lasse, ça fait répétitif (mes excuses aux fans) : allons dormir (après la séance bouillote et médicaments d’usage, forcément).
Set-list de Behemoth :
Ov Fire and the Void
Demigod
Moonspell Rites
Conquer All
Christians to the Lions
The Seed ov I
Alas, Lord Is Upon Me
Decade of Therion
At the Left Hand ov God
Slaves Shall Serve
Chant for Eschaton 2000
– Rappel –
23 (The Youth Manifesto)
Lucifer
(Les photos de Behemoth)

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Vendredi 12 avril

Paris – Mons se fait vite et facilement, c’est bien connu, au plus quelques ralentissements autour de Valenciennes si on n’a pas de chance sur la route : nous partons tranquillement dans les 15h30, depuis la région parisienne, pour un premier concert prévu à 17h35 ça paraît être un bon timing ? Ca paraît… ne pas tenir compte d’un accident sans doute important puisqu’il nous vaut 2h de retard (+ 20mn de pause sur une aire parce que bon, quite à faire du sur place, autant se dégourdir les jambes) (et vu l’état de la voiture aperçue sur la voie opposée, il est à peu près certain qu’il y a des morts… paix à leur âme et tout ce qui s’en suit). Trois kilomètres en deux heures, c’est pas de la belle moyenne ça ? Et encore, je ne vous parle pas du « malheureux éclat » dans la fameuse portion d’autoroute « en travaux depuis des lustres » près de Compiègne : et une fissure qui grandit, grandit, grandit… heureusement que le support du rétroviseur est là pour l’arrêter. Et un pare-brise à changer, un !

Les interviews pour la promotion du dernier Avantasia ayant été annulées à la dernière minute, j’avais demandé une interview avec Sascha Paeth à l’occasion du PPM, Tobias Sammet étant indisponible. Le management ne donnait aucune réponse ni positive ni négative aux dernières nouvelles, à 11h le matin-même je ne vois toujours rien, j’hésite bien à envoyer mon numéro de portable au responsable presse du PPM mais si le management n’a toujours rien dit le matin du concert il est peu probable qu’ils acceptent dans la journée, non ? Et puis il me semble qu’on avait donné nos coordonnées complètes dans les formulaires ? A supposer que le dit-fichier soit « disponible » au moment où le management donnerait une réponse + qu’elle soit positive… je regarde quand même mes sms en arrivant sur le parking de la salle, au cas où, sans être le moins du monde surprise de ne rien voir : ils ont dû refuser, normal oserais-je dire, ou au moins prévisible.

Ceci-dit, Christophe/Amon-Re a mieux géré son trajet que nous : comme il est bien arrivé à temps, voici des photos des groupes que j’ai ratés :
Fireforce

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(Les photos de Fireforce)

Vital Breath

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(Les photos de Vital Breath)

Drakkar

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(Les photos de Drakkar)

Divided Multitude

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(Les photos de Divided Multitude)

Max Pie

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(Les photos de Max Pie)

Par contre, c’est pas tout ça, mais il est 19h45 et nous ne nous sommes toujours pas enregistrés auprès de l’hôtel : fonçons ! Le temps de vérifier la chambre (dans laquelle il manquait un lit, forcément, or dormir à trois dans un même lit c’est un peu chaud les marrons), j’arrive à la salle dans les 20h30… d’après mon souvenir du moins : le programme officiel dit que Max Pie devait finir à 20h55, je me souviens qu’ils finissaient de jouer pendant qu’on me donnait le bracelet pour les trois jours, mais ça n’a pas duré 20 minutes quand même ? Enfin bon, il était tard : à défaut d’interview avec Sascha Paeth, je veux bien voir ces musiciens, d’autant que je ne suis pas sûre de les revoir en concert un jour puisqu’ils évitent toujours royalement la France, à la rigueur peut-être un Hellfest mais une seule heure c’est pas pareil quand même (et définitivement pas suffisant pour provoquer ma venue), je m’installe donc devant leur future scène, regardant DGM de très loin. De toute manière l’enceinte du PPM est presque faite pour ça : c’est un grand hangar où les deux scènes se font face, si bien que si vous êtes dos à l’une (même de loin), vous êtes face à l’autre.

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Pour faire court, de toute manière vu ce que j’ai vu je ne pourrai pas faire mieux, j’ai beaucoup aimé les premiers morceaux, du hard-rock puissant et mélodique en gros, mais complètement décroché tout le reste de leur concert ? Peut-être parce que les gens qui commençaient à se mettre face à moi commençaient à « bloquer » le son, ne me laissant que les basses forcément moins passionnantes ? Je n’en ai pas l’impression, mais bon… enfin voilà, bon début mais suite lassante.
Set-list de DGM :
Void
Reason
No Looking Back
Universe
Numb
Remembrance
Brand New Blood
Trust
Hereafter
(Les photos de DGM)
 
Comme nous sommes un petit groupe assis devant Avantasia, quelques petits malins essaient de nous doubler, mais aucun n’y parviendra : nous nous débrouillons pour « combler les trous » petit à petit, formant un magnifique cordon de sécurité écolier. A côté de nous, les gens ont été obligés de se lever au fur et à mesure, mais nous avons très bien mené notre affaire tout le temps de DGM, et ne nous relevons qu’un peu avant Avantasia, en respectant les mêmes « rangs » que ceux de notre version assise, comme quoi ça peut marcher même devant, il suffit de savoir signifier les choses fermement mais calmement… voire sans parler !
En me relevant, je m’aperçois que je suis du côté où aucun micro n’a été mis… à savoir du côté de Sascha Paeth ! Mais c’est cool ça !

AVANTASIA :

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…et quand ils entrent en scène, je vois que le chanteur de Heaven’s Gate est juste derrière Sascha Paeth : j’aurai 2/5 de ce groupe devant mes yeux (sachant que l’intérêt d’Avantasia sur cette tournée, pour moi, est -aussi- d’avoir les 2/5 de Heaven’s Gate sur scène) , mais c’est très cool tout ça !
Ce qui me frappe dès l’introduction (sur le thème de 2001 l’Odyssée de l’Espace), c’est la relative apathie du public ? Ca réagira pendant les chansons, mais dans l’ensemble ça reste plutôt calme, ne reprend que rarement les chansons (et pratiquement jamais les airs)… j’ai perdu l’habitude moi ! Ceux qui s’étaient assis avec moi font partie des rares agités du bocal dans ce coin, c’est toujours ça, mais bon…

Il faut rappeler que ce concert est la toute première date de la tournée 2013 d’Avantasia : ils sont encore en plein rodage, nous le sentirons plusieurs fois ce soir. Déjà parce qu’ils ne sont pas (encore) du tout à l’aise avec les interventions à faire, ce que doit dire chacun et à quel moment : ça a un aspect « révision générale » absolument évident tellement tout ça est sur-joué. Mais bon, c’est mignon aussi, parce qu’ils ne s’en cachent pas : ça passe tout seul. Ou quand Tobias Sammet et Eric Martin éclatent de rire en plein milieu de « Dying For An Angel » parce qu’ils ne savent plus comment ils avaient prévu de se répartir les couplets… Tobias s’est aussi lamentablement vautré dans les paroles de je ne sais plus quelle chanson à la fin, dont il avait complètement oublié le début… mais à la rigueur avec lui on a l’habitude : un concert où il n’oublie pas un peu de paroles n’est pas un vrai concert avec Tobias Sammet !

De là où j’étais, le son est plutôt correct… sauf qu’on entend peu les guitares. Vu ce que j’entends, je me doute que ça serait bien meilleur si j’allais un peu derrière, mais mince, ça fait longtemps que je n’ai pas fait de concert tout devant, et j’ai envie de profiter de ma vue sur Sascha Paeth jouant de la guitare : je n’ai pas bénéficié d’un son excellentissime, d’où frustration sur un « Invoke The Machine » qui manquait de patate là où j’étais (puisque manque de guitares) mais c’est par choix, et d’autres ailleurs dans la salle m’ont confirmé que le son était vraiment très bon derrière. La set-list est bien équilibrée, avec un nombre non négligeable de chansons des premiers albums (alors qu’on aurait pu croire qu’ils n’en feraient qu’ « Avantasia » puisqu’aucun chanteur de cette « période » n’est présent sur la tournée actuelle) et surtout l’alternance rapides-lentes-moyennes est bien trouvée. Il va sans dire que chacun des chanteurs est tout à fait en voix : c’est une « première de tournée », avec tous les inconvénients et les avantages que ça implique.

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Bon par contre nous sommes plusieurs à nous être emportés : vu le speech de Tobias, nous avions compris qu’ils jouaient une chanson de Heaven’s Gate, mais c’était juste pour introduire « Scales Of Justice », chantée par Thomas Rettke (et un peu Tobias)… qui me rappelait en plus beaucoup une chanson des premiers albums de Heaven’s Gate. Mais non ! Traître de Tobias… Dommage par contre qu’il ait introduit Thomas en faisant référence à Heaven’s Gate, mais pas un mot à ce sujet pour Sascha Paeth : beaucoup de gens n’ont pas connu ce groupe, et ne doivent donc pas trop comprendre pourquoi c’est important ou non que le type ait fait partie de tel groupe… D’autant que, bon, un peu après, Tobias passe pas mal de temps à présenter chaque musicien (les chanteurs il l’a fait pendant le concert, au fur et à mesure). Il paraît d’ailleurs que certains lui ont reproché ces « cinq minutes de présentation des musiciens » sur les tournées précédentes, c’est sûr qu’il prend du temps avec ça, mais sur un concert de 2h30 ça n’est pas si gênant ? On peut bien prendre quelques minutes à applaudir les gens qui l’accompagnent et ont participé à l’enregistrement de l’album, quand même, il n’y a pas que les chanteurs dans Avantasia… il est vrai que s’il passe autant de temps là-dessus dans les concerts d’une heure en festival ça peut être vu comme une perte de temps, mais là à la fin des 2h30 ça passe très bien, pour ne pas dire que je trouve ça très correct / la moindre des choses dans ce contexte.
(Par contre il les prend tellement à cœur les critiques négatives sur la moindre petite chose ? Parce qu’il s’appuie toujours là-dessus pour critiquer « la presse »… de une ça fait une généralisation désagréable, surtout quand on participe à « la presse » sans pour autant se reconnaître dans ce qu’il décrit, de deux ça pourra finir par se retourner contre lui un jour… peut-être ?)

Comme évoqué, la seule chose qui m’ait un peu gênée dans ce concert est le côté « un chanteur – deux chansons + une bonus à la fin pour la majorité + une générale à la fin des fins » : ça fait « supergroup », évidemment, mais pas du tout « opéra », même pour la forme. Et ça, ça me chiffonne toujours un peu chez Avantasia… Mais c’est aussi que j’aime chipoter : dans l’ensemble, c’était vraiment un bon concert, avec une bonne ambiance, juste dommage de n’avoir certainement aucune chance d’en voir la version complète un jour en France, c’est que ça coûte cher en main d’œuvre tous ces chanteurs et musiciens !
Set-list d’Avantasia :
Spectres
Invoke the Machine(avec Ronnie Atkins)
Black Orchid (avec Ronnie Atkins)
Reach Out for the Light(avec Michael Kiske)
Breaking Away(avec Michael Kiske)
Scales of Justice(avec Thomas Rettke)
The Story Ain't Over(avec Bob Catley)
The Great Mystery(avec Bob Catley)
What's Left of Me (avec Eric Martin)
Promised Land (avec Eric Martin)
Sleepwalking (avec Amanda Sommerville)
The Scarecrow(avec Ronnie Atkins)
Farewell (avec Amanda Sommerville et Michael Kiske)
Shelter from the Rain(avec Michael Kiske et Bob Catley)
The Wicked Symphony(avec Bob Catleu, Thomas Rettke, Amanda Somerville, Oliver Hartmann… et sans Tobias Sammet)
Lost in Space (avec Amanda Sommerville et Tobias Sammet)
Dying for an Angel(avec Eric Martin)
– Rappel –
The Seven Angels(avec Michael Kiske, Bob Catley et Oliver Hartmann)
Sign of the Cross (grande générale avec tout le monde)
(Les photos d'Avantasia)

Petit retour « par le chemin qui ne prend pas une heure » (…) vers l’hôtel, séance de bouillote sur le dos (quite à faire la false à l’hôtel, autant que ça serve, en période de mal de dos !), et dodo tranquille avant la première journée complète, a priori tranquille… enfin, à condition de passer outre le coup de froid pris pendant la nuit et qui donne mal à la gorge avant le début des concerts intensifs. Mmh, entre ça et le mal de dos heureusement que je ne pars jamais de chez moi sans ma dose d’Efferalgan !

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