oshy_01052015_KameloLes suédo-germano-américains de KAMELOT ont pris l’habitude de bien faire les choses et ce nouvel album ne déroge pas à cette règle. Il sort, comme de tradition, deux-trois ans après son prédécesseur, le très réussi Silverthorn (chronique ici). Autant ce dernier représentait un sacré défi pour le groupe, introduire et faire accepter par les fans un nouveau chanteur, autant ce onzième album devait être une confirmation, la preuve que nos amis ont fait le bon choix et n’ont pas été freiné dans leur progression par le départ de Roy Khan. Tommy Karevik avait impressionné sur disque et en live, tout se présentait donc sous les meilleurs auspices pour Haven.

Que les fans se rassurent, KAMELOT avance dans la continuité avec un album soigné, bien produit, encore et toujours dans une veine power métal mélodique très riche puisque que les guitares se voient agrémentées de nombreuses et souvent subtiles orchestrations. La pochette, toujours signée Stephan Heilemann, s'avère de toute beauté et donne vraiment envie de se jeter sur cet album. Alors tout va bien, foncez acheter cet album et vous ne serez pas déçus ? Eh bien pas complétement, l’écoute de Haven plonge en effet votre serviteur dans le doute. Zéro surprise ici tant ce disque se veut un classique de l’école KAMELOT. Il ne manque aucun ingrédient, la patte typique des américains est distillée savamment tout au long de ces treize compositions. Pas d'album sans invité: la revenante Alissa White-Gluz (ARCH ENEMY) et deux petits nouveaux avec Troy Donockley (NIGHTWISH) et Charlotte Wessels (DELAIN). Alors quel est le problème ?

Le malaise vient de l’impression que KAMELOT est passé en mode pilote automatique et qu’ils reproduisent inlassablement le même schéma depuis quelques albums maintenant. Tout est solide et bien fait mais contrairement à Silverthorn, il manque ici des titres forts et super accrocheurs. Même Poetry for the Poisoned (chronique ici) qui paraissait plus faible que les opus précédent contenait son lot de bombes comme « The Great Pandemonium ». Avec Haven, les compositions ultra catchy, à la fois puissantes et mélodiques manquent à l’appel. L’album ouvre sur « Fallen Star », un titre typique de KAMELOT, sympathique mais très sage, cliché pour le groupe. Le premier single « Insomnia » convaint à peine et n’arrive pas à la cheville d’un « Sacrimony », « The Human Stain » ou encore « March of Mephisto ». Et ce sentiment de facilité plane sur tout le disque, à croire que les américains ont été moins inspirés qu'à l’habitude. Techniquement parlant, le quintet est au top de sa forme, tous les musiciens impressionnent et Karevik éclabousse de sa classe, de sa maîtrise l'ensemble du disque. Les similitudes avec Roy Khan restent troublantes mais il assume et maîtrise l’exercice de la tête et des épaules.

Attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Haven reste un album de qualité, sans faute de goût, souvent bien supérieur à la majorité des autres sorties power métal mais il est difficile de ne pas être déçu devant l’écoute simplement sympathique et agréable de ce disque. Mais il s'agit aussi de faire le constat, qu'aucune chanson ne vient vraiment nous titiller et nous emmener vers les sommets. Il fallait peut être à KAMELOT un disque de transition après l’excellent Silverthorn, comme Poetry of the Poisoned après l’impressionnant Ghost Opera. Mais que cela nous vous empêche pas d’aller les voir sur scène, les américains restent une valeur sûre dans cet exercice.

Oshyrya (7,5/10)

 

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Napalm Records / 2015

Tracklist (54:02 mn) 01. Fallen Star 02. Insomnia 03. Citizen Zero 04. Veil of Elysium 05. Under Grey Skies 06. My Therapy 07. Ecclesia 08. End of Innocence 09. Beautiful Apocalypse 10. Liar Liar (Wasteland Monarchy) 11. Here’s to the Fall 12. Revolution 13. Haven