Archive for the ‘ Rétro ’ Category

Après une démo et deux albums couronnés de succès, Cannibal Corpse allait revenir avec un album, Tomb of the Mutilated. Cet album allait devenir culte dans la discographie du groupe mais aussi pour bon nombre des fans de death metal. Mais pourquoi une telle aura pour cet album ?
 
Tout d’abord, il faut noter la montée en violence du groupe. En effet, sur Eaten Back to Life et Butchered at Birth, c’est certes très violent mais avec Tomb of The Mutilated, Cannibal Corpse atteint un palier, une sorte de sommet de violence. Il suffit de lire la tracklist, plus qu’explicite, pour se rendre compte qu’on ne va pas parler petit meurtre entre amis. Non, ici, on tue, on torture et on en retire une sacré satisfaction. Un vrai petit manuel de tueur en série en somme ! 
 
Ensuite, niveau compositions, Cannibal Corpse opte pour un style un poil plus posé, plus lent que jusqu’alors, ce qui ne fait que renforcer le malaise imposé par cette ambiance lourde, avançant inexorablement avec des accélérations menées futs battants pour mieux vous détruire. Les ambiances lourdes sont d’ailleurs magnifiquement étayées par un jeu de basse de Alex «la pieuvre » Webster qui ne cessera de développer son jeu et amener un groove imparable au rythme des compositions. Côté guitares, on reste dans cette sobriété et cette lourdeur malsaine, même si Owen et Rusay se livrent de temps en temps à des soli, sorti tout droit de l’esprit d’un dément. Et l’utilisation d’un sample sur "Addicted to Viginal Skin" (où un homme explique la torture qu’il a fait subir à une femme) ne fait que renforcer cette impression qu’il s’agit là de l’expression musicale d’un dément barbare, d’un psychopathe tueur en série qui jouit de la souffrance qu’il inflige. Du côté de Barnes, on retrouve toujours ce growl si guttural et presque incompréhensible pour le non-initié. 
 
Malgré tous ces atouts, il est sans doute indéniable que l’aura de cet album provient de la première plage, "Hammer Smashed Face". En effet, cette chanson, longtemps la dernière lors des concerts, est un véritable concentré, l’essence même du style de Cannibal Corpse : tantôt lent, tantôt hyper-rapide, violent, agressif, rentre-dedans, un véritable torrent indomptable. Cette chanson aura même droit à son propre EP un an plus tard. 
 
Avec cet album, Cannibal Corpse atteindra la consécration et la reconnaissance mondiale. Pas loin de 18 après, cet album est toujours considéré comme culte, un modèle de death metal américain malgré les nombreuses sorties du genre.
 
[culte] Supercastor
 
 
 
Metal Blade Records / 1992
Tracklist : 1. Hammer Smashed Face 2. I Cum Blood 3. Addicted to Vaginal Skin 4. Split Wide Open 5. Necropedophile 6. The Cryptic Stench 7. Entrails Ripped From a Virgin's Cunt 8. Post Mortal Ejaculation 9. Beyond the Cemetery

Cannibal Corpse – Created to Kill

Cette démo, sortie en 1995 après The Bleeding, est souvent considérée comme une préversion de Vile qui sortira un an plus tard mais avec Barnes au chant. Cependant, même si certains titres se retrouvent sur Vile (deux seulement en fait), cette démo n’est pas une version pré-mixée de Vile
 
En effet, les quatre dernières plages sont des reprises de Possessed, Black Sabbath ou encore Sacrifice. De plus, les reprises de "The Exorcist" de Possessed et de "Zero the Hero" étaient déjà présentes sur l’EP Hammer Smashed Face. 
 
Du côté des nouvelles compos, Cannibal Corpse semble un peu le cul entre deux chaises : le groupe semble hésiter entre jouer très vite à son habitude ou continuer dans la voie d’un death metal lent et lourd. Le chant et la rythmique semblent vouloir un death metal posé alors que les guitares sont torturées pour jouer très vite. Niveau chant aigu, Barnes semble de nouveau avoir du mal à assurer les lignes les plus aigues (mais reste toujours aussi impecables dans les graves). 
 
En conclusion, il s’agit ici d’une démo plus que dispensable, qui n’amène pas énormément à la discographie du groupe. Au contraire, elle montre un Cannibal hésitant, ne sachant pas trop où aller. Mais cette démo allait vite être balayée par les problèmes de « succession » de Chris Barnes et par la version définitive du nouvel album Vile.
 
(04/10)] Supercastor 
 
 
 
Autoproduction / 1995
Tracklist : 1. To Kill Myself 2. Bloodlands 3. Created to Kill 4. Mummified in Barbwire 5. Unburied 6. Exorcist (Possessed cover) 7. Zero the Hero (Black Sabbath cover) 8. Sacrifice (Sacrifice cover) 9. Confessions (Possessed cover)

Cannibal Corpse – The Bleeding

Proposant un artwork assez peu explicite pour une fois, The Bleeding est le quatrième full-length de Cannibal Corpse. En fait, l’artwork le plus répandu est la version dite censurée de l’album. Mais comme l’expliquera plus tard Vince Locke, cet artwork est en fait un détail sélectionné par Chris Barnes de son dessin original. 
 
Au niveau musical, cet album allait marquer le début de la collaboration entre le groupe et Rob Barret. Niveau composition, Cannibal Corpse ajoute un nouvel élément à son style : une sensation d’attente, le petit quelque chose qui fait que l’on a le sentiment que quelque chose de brutal va arriver. Et cela est particulièrement vrai sur "Stripped, Raped and Strangled" (impression qu’il réutilisera sur "Evisceration Plague" bien plus tard notamment). Mis à part ce nouvel élément, il n’y a pas d’évolution significative au niveau de la musique. Ca joue toujours aussi vite, bien servi par une production en béton. La maitrise des instruments est au rendez-vous et l’intégration de Barret semble s’être faite sans problème. 
 
Mais cet album allait surtout être le dernier full-length avec Chris Barnes au chant. En effet, l’année suivante, Cannibal Corpse allait sortir une démo avec Barnes mais après cela, sans doute à cause de ses prestations vocales de plus en plus médiocres et de son éloignement du groupe pour travailler avec Six Feet Under, le groupe se séparera de lui. Cependant, on le sent déjà quelque peu limite sur le chant aigu notamment (un de ses défauts majeurs en comparaison avec son futur remplaçant au poste de frontman). 
 
Un album en demi teinte peut-être, avec pourtant des titres immanquables en tournée (le fameux "Fucked With a Knife" et son solo de basse démentiel, toujours « introduit » de la même manière (« This one goes out to all the women out there ») ou encore "Stripped, Raped and Strangled" qui est actuellement la dernière chanson de leurs concerts, après "Hammer Smashed Face". Mais définitivement pas un des meilleurs de leur discographie…
 
(06/10) Supercastor
 
 
 
Metal Blade Records / 1994
Tracklist : 1. Staring Through the Eyes of the Dead 2. Fucked With a Knife 3. Stripped, Raped and Strangled 4. Pulverized 5. Return to Flesh 6. The Pick-Axe Murders 7. She Was Asking for It 8. The Bleeding 9. Force Fed Broken Glass 10. An Experiment in Homicide