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Cannibal Corpse – Cannibal Corpse

A la fin des années 1980, à l’heure où bon nombre de groupes death metal sortent de leur tannière pour se réveler au monde du metal, une bande de jeunes de Buffalo, Alex Webster, Paul Mazurkiewicz, Jack Owen , Bob Rusay et Chris Barnes se rencontrent et forme un petit groupe local, Tirant Sin. Ils commencent à composer et décident de changer de nom pour s’appeler Cannibal Corpse. 
 
En 1989, le jeune groupe décide de cracher sa violence au monde et sort une démo, sobrement appelée Cannibal Corpse (même si aujourd’hui, on utilise souvent le nom de la première composition pour désigner cette démo). Evidemment, vous l’aurez deviné, une cassette de death metal à la fin des années 1980, ça sonne très old school à l’heure actuelle. D’autant plus, que même pour l’époque, la cassette bénéficie d’une production tout simplement à jeter aux chiottes. Cependant, en passant outre ce son infâme, on ne peut dénier les grandes qualités du jeu du groupe. En cinq compos, le groupe fait preuve de tout son talent et même si leur son a depuis forcément évolué, on reconnaît déjà certains traits du jeu du groupe de Buffalo (NY) : la vitesse d’exécution, des guitares très agressives qui semblent se livrer un combat où l’une n’arrête pas de provoquer et répondre à l’autre, un groove au niveau de la section rythmique (surtout au niveau de la basse). Côté chant, on n’est encore loin des growls couillus bien connu de Barnes, on sent qu’il cherche encore un peu son style, il travaille alors dans un registre plus « crié ». Autre point intéressant à noter : la présence d’un sample sur « Bloody Chunks » provenant d’un film de série Z cher au groupe.
 
En l’espace de cinq compos et malgré une production à la ramasse totale, Cannibal Corpse pose les bases de son style, son death metal mené futs battants avec un groove rythmique, des guitares assassines et des paroles inspirés de thèmes gore de zombies et autres cannibales. Un style qui ne faisait que naître et qui allait s’exprimer pendant longtemps encore.
 
(06,5/10) Supercastor
 
 
 
Autoproduction / 1989
Tracklist :1. A Skull Full of Maggots 2. The Undead Will Feast 3. Scattered Remains, Splattered Brains 4. Put Them to Death 5. Bloody Chunks
 

Cannibal Corpse – Eaten Back To Life

Peu de temps (moins d’un an) après leur démo éponyme, Cannibal Corpse suscite l’intérêt de Metal Blade Records qui leur proposent leur premier contrat. Le premier méfait de ce contrat sera la sortie en 1990 du premier full-length de Cannibal Corpse, Eaten Back to Life.
 
Côté compositions, Cannibal Corpse nous ressort les cinq compos présentes sur leur démo mais avec ici, une production en béton signée Scott Burns. Exit donc le son pourri de la démo, on entend enfin toutes les finesses du jeu de CC. Les compos sont bien construites et aérées, alternant les passages blast et passages moins rapides pour développer un style plus lourd. Certains titres resteront d’ailleurs chers au groupe et sont encore joués 20 ans plus tard (« A Skull Full of Maggots », « Born in a Casket » par exemple). Niveau artwork, il est confié à l’illustrateur Vince Locke et nous propose un zombie en plein acte de cannibalisme sur lui-même, le tout dans un cimetière. Cet artwork allait donner le ton des pochettes de Cannibal Corpse tout autant que cet album allait voir le groupe transformer l’essai de la démo et confirmer tout son potentiel. Les guitares sont encore plus rivales, la rythmique est menée au métronome (même s’ils jouaient sans). Quant à Barnes, son chant a déjà fortement évolué par rapport à la démo et tire plus dans le guttural et le growl (sans pour autant déjà atteindre le niveau qu’aura Barnes en quittant le groupe des années plus tard). 
 
En somme, un must-have pour tous les fans de death metal car cet album est un pur album de death metal américain et qui confirme tout le potentiel entrevu sur Cannibal Corpse.
 
(07/10) Supercastor
 
 
 
Metal Blade Records / 1990
Tracklist :1. Shredded Humans 2. Edible Autopsy 3. Put Them to Death 4. Mangled 5. Scattered Remains, Splattered brains 6. Born in a Casket 7. Rotting Head 8. The Undead Will Feast 9. Bloody Chunks 10. A Skull Full of Maggots 11. Buried in the Backyard

Après une démo et deux albums couronnés de succès, Cannibal Corpse allait revenir avec un album, Tomb of the Mutilated. Cet album allait devenir culte dans la discographie du groupe mais aussi pour bon nombre des fans de death metal. Mais pourquoi une telle aura pour cet album ?
 
Tout d’abord, il faut noter la montée en violence du groupe. En effet, sur Eaten Back to Life et Butchered at Birth, c’est certes très violent mais avec Tomb of The Mutilated, Cannibal Corpse atteint un palier, une sorte de sommet de violence. Il suffit de lire la tracklist, plus qu’explicite, pour se rendre compte qu’on ne va pas parler petit meurtre entre amis. Non, ici, on tue, on torture et on en retire une sacré satisfaction. Un vrai petit manuel de tueur en série en somme ! 
 
Ensuite, niveau compositions, Cannibal Corpse opte pour un style un poil plus posé, plus lent que jusqu’alors, ce qui ne fait que renforcer le malaise imposé par cette ambiance lourde, avançant inexorablement avec des accélérations menées futs battants pour mieux vous détruire. Les ambiances lourdes sont d’ailleurs magnifiquement étayées par un jeu de basse de Alex «la pieuvre » Webster qui ne cessera de développer son jeu et amener un groove imparable au rythme des compositions. Côté guitares, on reste dans cette sobriété et cette lourdeur malsaine, même si Owen et Rusay se livrent de temps en temps à des soli, sorti tout droit de l’esprit d’un dément. Et l’utilisation d’un sample sur "Addicted to Viginal Skin" (où un homme explique la torture qu’il a fait subir à une femme) ne fait que renforcer cette impression qu’il s’agit là de l’expression musicale d’un dément barbare, d’un psychopathe tueur en série qui jouit de la souffrance qu’il inflige. Du côté de Barnes, on retrouve toujours ce growl si guttural et presque incompréhensible pour le non-initié. 
 
Malgré tous ces atouts, il est sans doute indéniable que l’aura de cet album provient de la première plage, "Hammer Smashed Face". En effet, cette chanson, longtemps la dernière lors des concerts, est un véritable concentré, l’essence même du style de Cannibal Corpse : tantôt lent, tantôt hyper-rapide, violent, agressif, rentre-dedans, un véritable torrent indomptable. Cette chanson aura même droit à son propre EP un an plus tard. 
 
Avec cet album, Cannibal Corpse atteindra la consécration et la reconnaissance mondiale. Pas loin de 18 après, cet album est toujours considéré comme culte, un modèle de death metal américain malgré les nombreuses sorties du genre.
 
[culte] Supercastor
 
 
 
Metal Blade Records / 1992
Tracklist : 1. Hammer Smashed Face 2. I Cum Blood 3. Addicted to Vaginal Skin 4. Split Wide Open 5. Necropedophile 6. The Cryptic Stench 7. Entrails Ripped From a Virgin's Cunt 8. Post Mortal Ejaculation 9. Beyond the Cemetery